Le projet de la ligne ferroviaire électrifiée Thénia-Bordj Bou Arréridj de 175 km s'éternise. Les délais de réalisation sur lesquels s'est accordé le groupe sino-turc Ccecc-Ozgun avec les autorités algériennes et qui étaient de 48 mois arriveront à terme dans moins de trois mois, alors que les travaux n'ont pas encore commencé. Des sources ont révélé que le groupe sino-turc a demandé encore plus d'argent. Celui-ci estime qu'après étude, il s'est avéré que le projet en question coûterait plus cher que ce qui a été négocié dans le contrat programme. Les montants ont déjà été plafonnés à 1,7 milliard d'euros. La réévaluation a été motivée, selon le groupement chargé de la réalisation, par des travaux supplémentaires. Ainsi, la longueur des tunnels à réaliser est passée de 16 à plus d'une vingtaine de kilomètres, selon nos informations. Les entreprises en charge du projet n'ont pas procédé aux recrutements nécessaires, alors qu'elles avaient annoncé en 2008 le recrutement de 14 000 travailleurs. Pour contraindre le groupe sino-turc à honorer ses engagements, l'Anesrif lui avait adressé deux mises en demeure sous peine de lui retirer le marché. Plus d'une année après, la situation demeure inchangée. De son côté, le directeur général de l'Anesrif a nié, au cours d'une réunion sur le projet en question tenue hier à Bouira, toute remise en cause du plafonnement du contrat programme par le groupe sino-turc. Lors de la rencontre présidée par le wali, les discussions ont tourné autour du tracé de la nouvelle ligne ferroviaire, mais rien n'a été évoqué sur les raisons du blocage de ce projet dit d'envergure. Il s'agit de la troisième rencontre du genre, après celles de 2008 et de 2010. Quatre ans après l'attribution du marché, les contraintes ne sont pas encore levées. Selon le DRAG de Bouira, le décret portant déclaration d'utilité public du projet n'a pas été publié. Il faut préciser cependant que la ligne ferroviaire électrifiée pourrait gêner le projet d'extension de la ville de Bouira. Le tracé actuel passera au milieu de plusieurs terrains destinés à la réalisation de plusieurs programmes de logements, selon le chef de daïra de Bouira. Il faut souligner aussi que ce même tracé traversera environ 17 ha du périmètre irrigué du plateau d'El Asnam, où un grand projet est en train de se réaliser. Le directeur des services agricoles, quant à lui, a proposé un réexamen approfondi du tracé dans le but d'épargner les 214 ha dont les deux tiers sont d'une haute valeur agricole. Le premier responsable de l'Anesrif juge que toutes les propositions émises lors de cette réunion seront prises en charge par un groupe de travail qui devrait être installé dans les tout prochains jours.