«L'Algérie est hostile à l'indépendance de l'Azawad, alors qu'elle a fait la guerre à la France pour sa propre indépendance. Le Niger également. Les terroristes traversent le Niger pour venir nous attaquer», a soutenu Mahamadou Djéri Maïga, vice-président du MNLA, à la faveur d'une conférence de presse, hier après-midi à Paris, organisée par le député européen François Alfonsi, membre du groupe Verts/ALE. Paris De notre correspondante L'accusation portée contre l'Algérie a été formulée par le vice-président du MNLA alors que nous lui demandions comment il expliquait que «le monde entier», selon ses propres termes, n'était pas réceptif à la revendication d'indépendance de l'Azawad soutenue par le MNLA. Se voulant plus conciliant, Moussa Ag Assarid, représentant du MNLA en Europe, indique que «le MNLA n'accuse pas l'Algérie» et que l'Algérie a reçu des représentants du groupe Ançar Eddine avant le déclenchement de l'opération militaire française Serval et non après, soit avant que ce groupe ne verse dans le terrorisme. «Le soutien de l'Algérie à Ançar Eddine a été politique», et de rappeler qu'«une délégation du MNLA et une autre d'Ançar Eddine ont été reçues à Alger» en janvier 2013. «Le MNLA n'accuse aucun Etat de soutenir le terrorisme.» «Le MNLA porte des revendications politiques», a ajouté son représentant en Europe. Toutefois le vice-président de ce mouvement réitère son accusation : «L'Algérie a pris les armes pour se décoloniser. Nous aussi. L'Algérie m'a fait trop mal, elle joue un double jeu.» Et de prévenir, par ailleurs que «si l'armée française accompagne l'armée malienne dans le Nord, on se défendra». «Si l'armée française se retourne contre nous, ce serait une erreur monumentale. Nous ne sommes pas des terroristes. Nous faisons une guerre propre. Les terroristes bénéficient de la complicité de certains Etats pour franchir la frontière.» Et «nous attendons tout de la France qui a dit vouloir restaurer la sécurité et la stabilité au Mali. Nous demandons à la France de sécuriser l'Azawad». «Si la France veut régler le problème du Mali, il faut une solution politique. Les élections ne régleront pas le problème.». Le MNLA rejette les élections générales au Mali du 7 juillet et ne présentera pas de candidats. Il n'abandonnera sa revendication d'indépendance de l'Azawad que lorsque ses représentants et ceux de l'Etat malien se mettront ensemble à une table de négociations pour l'établissement d'un accord-cadre assurant la gestion de l'Azawad par le MNLA et garanti par la communauté internationale, ont indiqué les deux conférenciers. Ce serait le préalable à des élections générales, selon les représentants du MNLA. «Nous acceptons l'intégrité territoriale du Mali» «dans le cadre d'une fédération. Tant qu'il n'y aura pas cela, la guerre continue», a affirmé Mahamadou Djéri Maïga. Et d'ajouter : «Je ne vois pas des élections en juillet alors que l'armée malienne menace de monter à Kidal, alors que le MNLA et le gouvernement malien ne se sont pas rencontrés. Si François Hollande avait eu le temps d'aller jusqu'à Kidal, il n'aurait pas exigé la tenue d'élections dans ces conditions.»