Comparativement à ceux qui ont été organisés auparavant, jamais un salon du livre n'a été aussi réussi que celui qui se tient présentement et ce, jusqu'au 30 de ce mois à la maison de la culture. Jamais, participation n'a été aussi nombreuse de la part des maisons d'édition et de diffusion. On compte 20 exposants dont certains n'ont jamais fait le déplacement à Témouchent, à l'instar de l'ENAG. Ce sont au total 13 699 titres dont la variété s'est ouverte largement à la littérature et non plus seulement à la lecture documentaire (ouvrages scientifique et technique), le parascolaire, le livre religieux et ceux de gastronomie. Les ouvrages les plus récents sont présents. Le secret de cette réussite ? Il est dans le fait d'avoir désaccouplé la manifestation d'avec la célébration du 16 avril puisqu'elle se tenait régulièrement du 10 au 16 avril, explique Mokadem Mohamed, directeur de la maison de la culture. En effet, il est apparu que les salons du livre à travers le pays se tiennent à cette époque précise de l'année. Or les maisons d'édition et de diffusion préfèrent être là où le lectorat est le plus important, c'est-à-dire les grandes villes. De la sorte, Témouchent héritait de seulement de quelques exposants de seconde envergure. L'autre caractéristique de ce salon réside dans le fait que la maison de la culture est présente en tant que contributeur à l'édition de deux auteurs locaux chez Dar El Qods el Arabi. Le premier est Ali Bekadour, un poète, dont c'est le second ouvrage qui est édité. Il s'agit de «El Imta' fi jaoudat el ibda'», un autre opuscule dédié à la poésie. Le second est Rezig Miloud qui bénéficie de la réédition «Aïn Témouchent, a'br el oussour» (Témouchent à travers le temps), un essai portant sur l'histoire de Témouchent, devenu introuvable. Cet ouvrage très documenté, didactiquement développé, est l'œuvre d'un ancien professeur d'histoire de lycée soucieux d'être accessible à tous mais sans sacrifier à la rigueur. Lors de la clôture du salon, une rencontre-débat le réunira à un aréopage d'universitaires. Par ailleurs, Djamal Bensaad a été adopté par Dar Hamdane qui, après lui avoir publié l'année passée une première œuvre de littérature enfantine, vient d'éditer sa deuxième. Et, manifestement, à la lecture de «Zamrad», Bensaad confirme l'excellent narrateur qu'il s'est révélé être dans «Ennoussour essita». Les trois auteurs, présents au salon, sont disponibles pour être à l'écoute du lectorat et dédicacer leurs œuvres. Néanmoins, malgré la réussite dans la conception new look de la manifestation et de son organisation, il est un point d'ombre ; celui de l'absence des passeurs de savoir. Il s'agit en particulier des proviseurs de lycée, directeurs de CEM et enseignants qui peuvent profiter de l'aubaine pour étoffer leurs bibliothèques scolaires. Ils ne sont pas encore venus circuler dans les méandres livresques du salon : «Normal, réplique un élu, quand vous avez des chefs d'établissements qui ne peuvent acheter un crayon sans en référer auparavant au directeur de l'éducation! Dommage, cela n'incitera pas les exposants à revenir l'année prochaine si les ventes se révélaient dérisoires».