Rachid Bougherbal, professeur en cardiologie et chef de service à l'hôpital Mohamed Maouche (CNMS), ancien sénateur du tiers présidentiel et président de la Commission nationale médicale pour soins à l'étranger, assure depuis samedi la communication officielle sur l'évolution de l'état de santé du président de la République hospitalisé en France pour des examens complémentaires suite à son accident ischémique transitoire (AIT). Il est le premier à avoir établi le diagnostic dès les premiers signes de l'accident en se rendant au chevet du Président chez lui. Mais depuis, sa première source d'information à partir de Paris est un membre de la famille du Président, selon ce qu'il nous a déclaré hier. En qualité de quoi cette tâche lui est-elle confiée ? «En tant que médecin tout simplement», nous répond-il. «On m'a demandé de le faire et je le fais jusqu'au moment où on me demandera d'arrêter. C'est conjoncturel», a-t-il ajouté. Ainsi, à partir d'Alger, le professeur Bougherbal se contente d'annoncer que les nouvelles sont bonnes et que le Président doit effectuer des examens complémentaires pour chercher l'étiologie de cet AIT. «J'ai des nouvelles de la part d'un membre de sa famille qui l'accompagne», a-t-il ajouté en réponse à notre question de savoir s'il est en contact direct avec l'équipe médicale algérienne ou celle de l'hôpital parisien. Une manière bien curieuse en somme de suivre l'état d'évolution de la santé du Président et qui reste pour le moins intrigante. «Après un AIT, tout peut arriver, il faut donc explorer et ne laisser rien au hasard. Il faut peut-être intervenir chirurgicalement ; il pourrait nécessiter peut-être une embolisation, ce que nous ne savons pas faire en Algérie», a-t-il précisé. Le transfert se justifie donc par manque de compétences médicales algériennes et le manque de moyens techniques. Le professeur Bougherbal avoue l'absence de savoir-faire dans ce cas précis. «La moitié des 400 malades transférés l'année dernière pour soins à l'étranger l'ont été pour le même motif. On ne sait pas le faire en Algérie.» Les déclarations du professeur Bougherbal ont suscité colère et indignation de la part de certains spécialistes. Le professeur Bouyoucef, neurochirurgien à l'hôpital de Blida, se dit choqué par les propos du cardiologue et estime que «c'est toute la corporation médicale algérienne qui est traitée d'incompétente. Contrairement à ce qu'il dit, nous avons les moyens au même titre que le Val-de-Grâce pour faire l'exploration d'un patient victime d'un AIT. Nous avons les moyens de chercher et trouver l'étiologie de cet accident et même le traiter. Des centaines d'Algériens sont traités dans nos services pour les mêmes motifs. Les examens sont connus de tous. Un scanner, l'IRM ont été déjà fait, il est donc nécessaire de faire d'autres radios comme l'échodoppler et l'angiodoppler, etc. La seule chose que ne nous faisons pas en Algérie, c'est la radiochirurgie par manque d'une table d'angiographie», a-t-il répliqué. Il faut savoir, ajoute le professeur Bouyoucef, qu'on ne traite jamais un AIT par embolisation sauf si le Président a présenté autre chose que ce le professeur Bougherbal a annoncé.