Kasserine, Béja et Jendouba sont désormais sur le qui-vive depuis la découverte, ces derniers jours, de maquis terroristes sur les hauteurs frontalières de l'Algérie. Tunis. De notre correspondant
Armée et forces de sécurité ont renforcé les mesures préventives pour réduire le champ d'action des fuyards. Militaires et forces de sécurité nationale ont renforcé depuis mardi dernier leur campagne de ratissage le long de la frontière avec l'Algérie, notamment entre Babbouch (Aïn Drahem) et Hizoua (Gafsa), pour couper la retraite des djihadistes traqués, dont la présence a été confirmée suite à la récente découverte de maquis sur le mont Chaâmbi et, éventuellement, sur d'autres hauteurs. Les contrôles sont devenus systématiques sur les routes, notamment pour les fourgonnettes et les camions de marchandises. Des chiens et du matériel de détection des bombes sont désormais utilisés de manière fréquente. Tout objet suspect passe au contrôle et les instructions indiquent de le détruire systématiquement à la moindre suspicion. Un coup de feu a été toutefois tiré sur une patrouille de la Garde nationale à partir d'une voiture R19, circulant vendredi soir près de la caserne militaire d'El Kalaa El Khasba (gouvernorat du Kef), à 25 km de la frontière algérienne. La voiture a été interceptée, hier en fin de matinée, une centaine de kilomètres plus au sud, près de Thala (Kasserine). Ses deux occupants (25 et 30 ans) ont été arrêtés. Aucune indication n'a encore filtré concernant les raisons de leur attaque. Il se peut bien qu'il s'agisse de contrebandiers. Mais un tel incident indique que la tension est à son paroxysme sur les frontières. Points de contrôle et sécurité renforcée Au-delà du contrôle sur les routes, les cercles activistes de djihadistes dans le Nord et le Centre-Ouest sont désormais sous un contrôle assidu. Ces cercles sont suspectés d'assurer le soutien logistique aux maquisards. Les informations provenant des sphères de l'enquête indiquent également que les forces de sécurité disposent de listes nominatives d'individus recherchés. Mais le réseau terroriste dispose, lui aussi, de ses moyens de défense. En effet, les services du ministère de l'Intérieur ont alerté leurs forces sur le terrain au Kef et à Jendouba sur l'existence d'un réseau de soutien logistique et financier aux terroristes embusqués dans les montagnes. La même alerte souligne l'existence de caméras de surveillance dans les mosquées pour repérer la présence des forces de l'ordre qui poursuivent les terroristes. Il est donc clair que les deux camps s'épient mutuellement. A rappeler que plusieurs mosquées échappent au contrôle des autorités publiques et servent de relais aux djihadistes. C'est dire toute la difficulté rencontrée par les forces de l'ordre pour réduire l'impact de ce fléau terroriste. Seule éclaircie dans ce tableau noirâtre : le soutien citoyen à l'action antiterroriste de l'armée et des forces de l'ordre. Nombreux ceux qui ont rallié les zones suspectes pour prêter main-forte dans la traque des terroristes.