La Tunisie est, comme beaucoup l'ont prédit, en train de vivre quasiment le même scénario à l'algérienne. Au même titre que l'Armée islamique du salut (AIS) en Algérie au début des années 1990, les islamistes tunisiens ont finalement mis à exécution leur menace d'aller au maquis. Premières actions : six militaires et gendarmes tunisiens ont été blessés mardi par l'explosion de mines lors d'une opération contre des “terroristes" près de la frontière algérienne, qui avait déjà enregistré trois blessés la veille, a-t-on appris de sources sécuritaires. Le ministère de l'Intérieur a précisé que deux des hommes ont été gravement atteints, sans fournir plus de précisions. La veille, un gendarme et un militaire ont eu une jambe arrachée et un autre a été grièvement touché aux yeux. Ces incidents ont lieu dans la région du mont Chaâmbi, un massif difficile d'accès qui fait régulièrement l'objet d'opérations des forces tunisiennes depuis décembre 2012, lorsqu'un agent de la Garde nationale a été tué par un groupuscule armé. Lundi, les autorités y étaient déjà à la recherche d'un groupe “terroriste", selon les autorités et la région a été bouclée par les forces de l'ordre. Le Premier ministre tunisien Ali Larayedh a pour sa part déclaré mardi à la presse être déterminé à vaincre la menace terroriste en Tunisie, après une réunion des membres du gouvernement sur les opérations en cours dans l'ouest du pays. “Le terrorisme sème la mort et n'a pas d'avenir, il ne triomphera pas. Ce qui triomphera c'est la volonté du peuple, la vie, la sécurité et la stabilité", a-t-il déclaré. A Kasserine, chef-lieu de la région où se trouve le mont Câmbi, des gardes nationaux, équivalent tunisien des gendarmes, soutenus par des habitants manifestaient pour réclamer de meilleurs équipements pour détecter les mines et s'en protéger. Au centre-ville, d'autres manifestants se sont rassemblés en soutien aux forces tunisiennes et y ont brûlé des pneus. Selon des sources sécuritaires, les forces tunisiennes recherchent un petit groupe armé dans le massif montagneux. Ceux-ci ont, d'après les premières informations, miné cette région avec des engins artisanaux. Le gouvernement tunisien refuse pour sa part systématiquement de commenter ces opérations militaires. La frontière tunisienne avec l'Algérie, longue et poreuse, est un haut lieu de contrebande, notamment d'armes. Alger, Tunis et Tripoli se sont d'ailleurs engagés en janvier à renforcer la coopération aux frontières et à multiplier les patrouilles communes pour juguler ces trafics. Depuis la révolte de janvier 2011, la Tunisie est régulièrement le théâtre d'attaques impliquant, selon les autorités, la mouvance salafiste armée. Toutefois, l'armée tunisienne a affirmé, jeudi, avoir pris le contrôle de la situation près de la frontière se refusant à fournir plus d'informations “pour des raisons de sécurité". Une traque est alors menée pour débusquer deux groupes djihadistes qui, selon des informations concordantes, se sont considérablement renforcés ces dernières années dans la région. Certains quotidiens ont même avancé que ces groupes se préparaient depuis une dizaine d'années. “C'est une région difficile et le ratissage se poursuit", a déclaré le colonel Mokhtar Ben Naceur, représentant du ministère de la Défense, à l'antenne de la radio Mosaïque FM. Les forces tunisiennes ont affirmé traquer deux groupes “terroristes" à la frontière algérienne, dont l'un a miné le mont Chaâmbi, près de la ville de Kasserine, dans le centre-ouest tunisien. Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, aucun affrontement direct n'a eu lieu avec les djihadistes dans cette zone. Le ministère de l'Intérieur a, en revanche, indiqué qu'une seconde opération était en cours plus au nord, dans la région du Kef, contre un autre groupe armé, mais tout en refusant d'apporter la moindre précision. Selon la même source, ce serait environ une vingtaine de combattants qui continuent d'être traqués dans le mont Chaâmbi. Alors qu'une autre source sécuritaire parle d'une cinquantaine de militants bien armés et aguerris. I. O. Nom Adresse email