L'erreur, c'est d'avoir donné de l'argent à un migrant ayant choisi l'option du retour volontaire. Un argent souvent dépensé à l'aéroport avant même d'embarquer pour son pays d'origine. Une mesure incitative (le retour) qui n'est pas toujours effective dans le sens où quelqu'un qui a été longtemps privé d'argent peut l'utiliser à des fins autres que pour sa réinsertion dans son pays, comme initié par le projet de l'Union européenne», a indiqué Arabelle Bernecker du centre international pour le développement des politiques migratoires, lors d'un atelier organisé, la semaine dernière, sur les hauteurs de Tlemcen. De là où on peut voir les lumières du pays de Don Quichotte. La rencontre, cofinancée par l'Union européenne et le ministère de l'Intérieur italien, a passé en revue ce qu'on pourrait appeler les «échecs» des différentes politiques sur l'immigration irrégulière (pour employer un terme plus humain) prônées jusque-là. Pour tenter d'en trouver d'autres susceptibles de convaincre ces migrants de rester chez eux. Mais, dans les faits, combien de migrants dont la religion est «partir» sont intéressés par ce projet de retour ? Les chiffres ne l'indiquent pas. «On n'a aucune donnée pour évaluer le retour des étrangers dans leurs pays», reconnaît Christopher Hein du Conseil italien pour les réfugiés et d'informer l'assistance que «L'Union européenne a institué un fonds de 677 millions d'euros pour appuyer les Etats membres pour le retour volontaire ou forcé des migrants». Et même si pour une question humaine, on veut assurer un retour digne à tous les prétendants, tous ceux qui élisent domicile sur les berges de l'Oued Jorgi à Maghnia ou ceux «parqués» dans des habitations de fortune à Tamanrasset, dont les représentants – des chairmen – n'ont pas été conviés à cet atelier, disent que leur «dignité ne se recouvrera pas dans leurs pays d'origine. Et ce ne sont pas quelques sous ou la promesse de projets qui les en persuaderont». M. Aboubacar Touré, diplomate guinéen rappellera les conditions dans laquelle vivent les clandestins subsahariens qui sont la proie de toutes sortes d'abus. «Sur le plan de la conscience, dira-t-il, c'est important. Il faut susciter la réflexion des uns et des autres». Et de proposer «l'implication de l'Organisation de l'Union africaine dans l'information et la réinsertion sociale et économique des migrants. Il faut les accompagner dans leurs pays avec un dispositif de réinsertion…». Me Benali Benmansour, orateur et fin pédagogue, soulignera que «L'Algérie n'est pas seulement un pays de transit, mais de plus en plus de destination. «L'Algérie, pays d'accueil par excellence dont l'hospitalité n'est plus à démontrer, est sous pression dans le contexte actuel (Syrie, Mali, Libye…). Il faudra réglementer cette situation…». Pour les recommandations, il a été retenu, entre autres, la sécurité et la dignité de la personne, et prévoir, avec la coopération de pays d'accueil, des mécanismes de réinsertion de la personne dans le pays d'origine…