Les résidents des deux cités universitaires de Oued Aïssi (Tizi Ouzou) ont tenu un rassemblement hier matin devant le siège de la wilaya pour dénoncer la violence dont ils sont victimes et exiger des mesures sécuritaires en urgence. Suite à l'appel du comité autonome de Oued Aïssi. A leur arrivée sur les lieux, une délégation de huit étudiants a été désignée pour remettre au wali un rapport sur le climat d'insécurité qui prévaut à Oued Aïssi. En l'absence du wali, la délégation a été reçue par son chef de cabinet. Ces derniers mois, les résidents des cités de Oued Aïssi sont devenus la cible des délinquants sur le chemin menant du campus à la cité. « Chaque jour, il y a des agressions, les étudiants ne peuvent plus sortir de la cité », déclare un étudiant. Et son camarade d'enchaîner : « Les délinquants viennent le soir pour dîner au restaurant qui se trouve au campus, et pour éviter les agressions nous avons abandonné ce resto. » « A partir de 17h, nous nous sommes imposés un couvre-feu à Oued Aïssi » », ironise un autre étudiant. Avant le sit-in d'hier, un groupe d'étudiants s'est déplacé, la semaine dernière, à la sûreté de la wilaya où un officier de police leur a suggéré de revendiquer le retour de la gendarmerie. Cette suggestion a mis les étudiants en colère, refusant « de servir d'instrument entre les mains de l'administration, car le retour de la gendarmerie est une question politique », déclare un membre du comité de la cité. Le chef de cabinet s'est contenté de promettre aux étudiants d'étudier avec la sûreté de la wilaya les possibilités de sécuriser les lieux. Non convaincus par cette réponse, les étudiants protestataires ont improvisé une marche silencieuse vers l'université de Hasnaoua pour débattre et décider des actions à mener à l'avenir. « Si la police ne vient pas dans quelques jours, nous reviendrons en force à la wilaya », avertit un membre du comité.