Les pathologies cancéreuses prennent de l'ampleur. Sur les 35 millions d'Algériens, 250 000 sont cancéreux et 50 d'entre eux décèdent chaque jour. La prise en charge de ces malades a, d'ailleurs, fait l'objet d'un débat, hier, lors d'une conférence de presse tenue au forum d'El Moudjahid par quatre associations d'aide aux patients cancéreux. Les pannes répétitives dans les centres de radiothérapie et la rupture dans le traitement par manque de médicaments sont plus qu'alarmantes selon les orateurs. Et pour cause, « la guérison du malade dépend de la rapidité du diagnostic médical et de sa prise en charge », souligne Mme Boulezreg, vice- présidente de l'association «El Amel» de Batna et médecin au centre anti-douleurs au CHU de la même ville. A ce propos, la secrétaire générale de l'association «El Amel» d'Alger, Mme Kettab a donné l'exemple d'un médicament contre le cancer du côlon. «A défaut de son indisponibilité au niveau des pharmacies des hôpitaux, 300 malades ne le prennent pas depuis 3 mois et demi», explique-t-elle, ajoutant que la source du problème n'est pas encore connue. « Le ministère déclare preuves à l'appui que les médicaments sont disponibles, mais les hôpitaux annoncent le contraire ». Elle a expliqué qu'en général, lorsque les patients se présentent aux services concernés, leurs pathologies sont déjà à un stade avancé. La situation ne cesse de se dégrader, selon elle. D'autant qu'il n'existe que 5 centres anti-cancéreux sur l'ensemble du territoire national, selon elle. Dans la région de l'Ouest, il n'existe qu'un seul centre de radiothérapie, se trouvant au niveau de l'hôpital de la ville d'Oran. «Le centre est dépassé par le nombre de patients», soutient M. Baroudi, secrétaire général de l'association «El Amel fi el Hayat» de Sidi Bel-Abbès. Même cas pour ce qui est du centre anti-cancéreux (CAC) de Blida qui est devenu le réceptacle d'un grand nombre de malades orientés à cause justement de pannes des appareils de radiothérapie des autres centres. Conséquence, «certains patients ont des rendez-vous pour avril 2010, mais on ne sait pas s'ils survivront jusque-là», se désole M. Baroudi. Le cancer a aussi ses conséquences sur les familles. M. Bougrine, fils d'un malade atteint du cancer du foie, a quitté son travail pour assister son père.