Il y a bien longtemps qu'on a fait courir le bruit que l'oued de Meskiana allait servir à alimenter un barrage au lieu-dit Chebabta. Plus que cela, les autorités au niveau ministériel ont inscrit le projet sur les tablettes de la wilaya d'Oum El Bouaghi. La nouvelle avait été accueillie avec soulagement par la population de Meskiana qui voyait dans ce projet l'amorce d'un développement certain du secteur agricole et surtout du redéploiement du maraîchage, une pratique très courante dans la région. L'ancien directeur de l'hydraulique, sans confirmer ou infirmer ces rumeurs, nous avait déclaré que le lancement effectif du chantier du barrage ne se fera qu'une fois celui d'Ourkis, dans la daïra de Aïn Fakroun, sera achevé, étant donné que ledit ouvrage nécessite une enveloppe conséquente. Les gens de la région n'ont qu'à patienter avant de voir le projet lancé par l'agence nationale des barrages et transferts (ANBT). En attendant, l'oued qui prend naissance à partir de Dhalaâ, traverse la plaine de Meskiana et se jette dans l'oued Mellègue en Tunisie après avoir constitué un affluent de l'oued Medjerda, est dans un état déplorable, même si des associations écologiques y ont tenté d'entreprendre des opérations de curage durant de nombreuses journées de volontariat. «Il faut des moyens autrement plus conséquents pour venir à bout des détritus qui jonchent les parages de l'oued», nous déclare un citoyen. «Pis encore, des déchets de toutes sortes le polluent, alors qu'autrefois son eau était limpide» ajoute-il. Un ancien habitant de la ville, cultivateur de son état, nous a confié qu'autrefois l'oued était pris en charge par un syndicat dont les adhérents s'occupaient de son nettoyage et de son dévasement. Chose qui ne fait plus aujourd'hui. Tous les fellahs de la région espèrent une bonne évolution de la situation avec le lancement du projet de Chebabta.