La ministre de la Culture a présidé dimanche dernier le vernissage de l'exposition « Algérie 59 » du photographe italien Vittorugo Contino. 60 photos en noir et blanc se dressent depuis dans le hall central de la Bibliothèque nationale jusqu'au 30 décembre. « J'étais conscient que j'allais devenir un des témoins de l'agonie du colonialisme », se souvient le photographe de son arrivée dans les monts de Medjerdah. Des photographies de fellagas, dont se réclame le photographe lui-même, et que la dénomination révolutionnaire a sanctifié du nom de moudjahid. Des scènes de vie dans les casemates, où les simulations militaires côtoient les furtifs tableaux de sympathie du capitaine Ben Salem. Un enfant tout sourire offre sa frimousse à l'objectif de Contino. Le regard du môme enjambe un entrecroisement de fils barbelés. Le tableau inspire au photographe L'Avenir de l'Algérie (légende de la photographie) Les réfugiés de la guerre ont aussi des visages grâce à Vittorugo. Déracinés, perdus entre les arbres. Khalida Toumi a salué lors de ce vernissage, au nom du gouvernement algérien, « le seul pays (l'Italie) qui a participé avec nous à la célébration du 50e anniversaire de notre révolution ». Une démonstration appuyée de sympathie a été adressée à celui que la ministre a consacré « camarade de la révolution algérienne ». Vittorugo Contino tournait en 1959 avec Rossellini Il General della Rovere, « une histoire vraie qui retrace la souffrance de la guerre ». L'Algérie, où la « rébellion contre la phase extrême du colonialisme était en cours », devient pour le photographe un champ de travail où il peut tester son regard en subjectivité à la recherche d'un équilibre dans la représentation. A son retour à Rome à la fin de 1959, il parle à Pontecorvo de ce qu'il a vu en Algérie. En 1966, ce dernier réalise La Bataille d'Alger.