La commune regorge d'atouts qui devraient la hisser au rang de pôle touristique La commune d'El Marsa (ex-JeanBart), à l'est de la capitale, est une localité enclavée. Le mot n'est nullement exagéré, car El Marsa ne dispose que d'une seule entrée et d'une seule sortie qui lui confèrent des allures de quartier plutôt que de chef-lieu de commune. Cette situation est due non seulement à une topographie particulière, mais également au manque d'infrastructures routières, ce qui pénalise les habitants de la commune qui subissent, entres autres désagréments, l'absence de transport. En effet, les transporteurs, qui assurent les navettes entre Bordj El Bahri et Aïn Taya, ne passent jamais, sinon rarement par El Marsa. «Ces transporteurs ont pourtant l'obligation de transiter via El Marsa, tel que c'est prévu dans les autorisations d'exploitation qui leur sont délivrées. Cependant, ils ne le font pas, et cela pénalise les habitants de la commune, particulièrement les écoliers», déplore Belhadj Hacène, nouveau président de l'APC, qui lance un appel aux autorités chargées de la gestion du transport afin qu'ils interviennent pour mettre fin au problème. Toutefois, l'enclavement de la commune d'El Marsa lui a de tout temps procuré un caractère distinctif, celui d'une localité touristique par excellence. Néanmoins, ses atouts, qui, en principe, devraient la hisser au rang de pôle touristique, ne sont paradoxalement pas exploités, pour ne pas dire dévalorisés. «Dans le cadre de notre programme d'action, nous avons mis l'accent sur la nécessité de redonner à la commune le cachet touristique qui lui est propre», affirme M. Belhadj, et d'ajouter : «Dans cette perspective, nous sommes en train de mettre en œuvre tous les moyens dont dispose la municipalité pour réhabiliter le port de Tamentfoust et développer l'activité de la pêche. Par ailleurs, l'embellissement de la ville est notre cheval de bataille, car il y va de la réputation d'El Marsa qui est une localité balnéaire.» El Marsa est aussi une zone qui regorge de vestiges historiques qui ne sont pas mis en valeur. Plus grave encore, ce patrimoine culturel, riche en matière archéologique est délaissé. Le pillage et la dégradation ont été, des décennies durant, le lot de ces ruines. La direction de la culture a lancé une opération devant prendre en charge ces vestiges, de la manière la plus efficiente qui soit. En attendant de voir les premiers résultats de cette opération, les sites archéologiques de l'antique Rusgunia continuent de subir des dégradations causées par l'homme. Aussi, les responsables locaux se disent insatisfaits de cette démarche qui s'avère en deçà des attentes des habitants de Tamentfoust, particulièrement les plus soucieux d'entre eux de l'histoire et du patrimoine de leur commune. Hormis le Fort turc, qui a été restauré et qui abrite actuellement un musée, le reste des sites n'ont pas été pris en charge, notamment à l'entrée de la ville, où des ruines datant de l'époque romaine sont à l'abandon. Elles ont, en guise de protection, la porte vétuste d'un vieux réfrigérateur qui fait «barrière» contre les intrus et les pilleurs. C'est ainsi que des ruines de thermes et de demeures de riches romains se trouvent livrées à la dégradation et aux forbans de tout acabit. Le port un lieu à revaloriser Le petit port de Tamentfoust pourrait devenir un pôle important pour la pêche et la villégiature. Considéré comme l'un des endroits les plus attractifs du littoral algérois, il ne bénéficie pourtant d'aucune prise en charge particulière. Les seuls aménagements réalisés remontent à plusieurs décennies. La partie réservée à l'accostage des barques n'a pas été élargie et ne peut accueillir, de ce fait, que de petites embarcations, d'où la nécessité de revoir son réaménagement. Les quelques restaurants, qui ont été construits à Tamentfoust, ont été érigés à même le rivage. «La grande plage de Tamentfoust a été complètement dénaturée par la construction de ces restaurants qui ont pris une grande partie du rivage», regrette un natif de l'ex-La Pérouse, et de poursuivre : «On se demande par quel tour de magie, ces propriétaires de restaurants ont pu obtenir les autorisations pour une telle catastrophe environnemental.» En plus de l'occupation de la plage, ces constructions, qui se juxtaposent l'une à côté de l'autre, obstruent l'accès à la grande bleue. Seule une entrée, d'à peine un mètre de large, permet aux estivants d'accéder à la plage. Il y a aussi la gestion des espaces mitoyens à ces restaurants qui relève du déconcertant. Un parking, géré par les domaines portuaires, permet à un nombre important d'automobilistes de garer leur véhicule. Cependant, des jeunes s'autoproclamant propriétaires des espaces immédiats des restaurants imposent leur diktat, en soutirant les droits de stationnement aux visiteurs venus se détendre sur les terrasses. D'après le président d'APC, cette partie de la commune sera prise en charge pour la réalisation de nouveaux aménagements. «Il est question de réaliser, entre autres, une poissonnerie et de lancer différents projets sur le front de mer qui s'étend sur une superficie avoisinant les 4000 m2.» S'agissant de la question du transport qui se pose avec acuité, le président de l'APC, Belhadj Hacène, assure que dans le cas où les autorités, concernées par la gestion du transport, n'interviennent pas pour obliger les transporteurs à passer par El Marsa, la municipalité sera dans l'obligation de mettre à la disposition de la population les bus de l'APC, qui sont au nombre de quatre. En tout état de cause, les citoyens d'El Marsa attendent de la part des autorités locales plus d'entrain dans la gestion des affaires de la population. «Avec l'arrivée du nouveau staff municipal, nous attendons plus de réalisations au profit de la population qui a longtemps subi l'indifférence des responsables locaux», espère un habitant d'El Marsa.