Par un décret impérial de 1853, la Compagnie Genevoise de Sétif (une société suisse formée à Genève) bénéficie en concession de 20 000 hectares de terres cultivables, afin de favoriser la colonisation autour de Sétif. Cette superficie devait être partagée en 10 zones de 2000 habitants chacune. Les premiers colons suisses, tous originaires du canton de Vaud, s'installent à Aïn Arnat, et dans le domaine d'El Bez (à la sortie de Sétif, sur la route d'Alger). La construction des autres villages «suisses» se poursuit à l'ouest et au nord de Sétif, à Bouhira, puis Aïn Messaoud, Maouan et El Ouricia. Parmi les réalisations de la Compagnie Genevoise, de nombreux moulins sont construits, tant sur Bou Sellam, que sur l'oued Deheb. En outre, les gestionnaires de la compagnie plantent des arbres le long des grands oueds, comme le long de l'oued Bou Sellam où des aulnes et eucalyptus sont plantés dès 1855. Cependant, des tensions voient le jour entre l'équipe municipale de Sétif et la Compagnie Genevoise. La commune reproche en effet à la Compagnie de n'avoir pas respecté ses engagements en matière d'installation de colons européens. Vers 1855, la compagnie, qui possède en outre ses propres immeubles en ville, envisage de créer une banque de blé, mais ce projet n'est pas accepté.