Le village des artistes à Zéralda a été le cadre d'une exposition de l'artiste Rachid Djemaï dont le vernissage a eu lieu jeudi dernier en présence de nombreux invités, artistes et amis. Une trentaine de toiles, des bronzes et des émaux sont ainsi exposés jusqu'au 12 mai au public qui appréciera, sans aucun doute, les « multiples facettes » de cet artiste émérite qui n'est plus à présenter. Les toiles de peinture acrylique aux tons chauds qui ne sont pas sans rappeler les couleurs d'un Gauguin que l'on retrouve dans les natures mortes de Djemaï telle la Coupe ou encore la Vigne où l'artiste se joue des tons ocre et brun. Mais l'on retrouve très vite les couleurs vives parfois agressives auxquelles nous a habitués l'artiste qui se juxtaposent sur un fond noir sur lequel se découpe le haïk, le voile immaculé de la femme. Le Déhanchement en est sans aucun doute la meilleure illustration que le public pourra apprécier. La femme est d'ailleurs omniprésente dans les toiles de Djemaï même en filigrane, comme dans les Signes maternels, une œuvre qui renoue avec le signe traditionnel l' « aouchem » des tapis, des poteries.... Et sur les émaux de l'artiste qui à l'occasion nous montre qu'il possède plus d'une corde à son arc et qu'il passe volontiers de la peinture acrylique à la céramique en faisant un détour par la sculpture où les bronzes aux formes arrondies ne peuvent laisser indifférent tant ils sont expressifs par leur simplicité. L'artiste n'hésite pas à utiliser toutes sortes de matériau auquel il impulse la forme qu'il veut jusqu'au marbre, ne cédant pas à la tentation des moulages coloriés et aux dimensions différentes.