Les projets de nouveaux centres de conduite dans la wilaya tardent à être lancés. Directeurs d'auto-école, moniteurs et candidats attendent toujours l'entame des travaux de réalisation des deux centres d'examen de permis de conduire promis par la direction des transports de la wilaya de Boumerdès. Inscrits dans le cadre du troisième quinquennat (2010-2014), ces projets n'ont été lancés en étude qu'en 2012, soit deux ans plus tard. «On entend parler de ces centres d'examen depuis 1985, mais à ce jour aucun centre n'a été construit dans la wilaya. Nous continuons à enseigner la conduite, notamment, les séances de créneau dans des espaces comme les parkings des cités résidentielles et des places publiques», fulmine un directeur d'auto-école. Au lieudit Albatros, près de la gare routière, des dizaines de candidats attendent leur tour pour passer leur leçon de créneau. Certains sont ici pour le test d'évaluation. «Les candidats, dont des femmes, sont obligés de s'abriter sous les arbres et les marquises des locaux en temps de pluie ou pour fuir un soleil de plomb pendant des heures en attendant leur tour à l'examen ! Les conditions sont difficiles, d'autant plus que nous avons enregistré de plus en plus de candidats», dit un moniteur rencontré dans cette cour bétonnée qui fait office de «circuit d'examen». A travers la wilaya de Boumerdès, il existe plus de 126 auto-écoles pour 7 circuits d'examens et de l'enseignement de la conduite et des manœuvres. Ils sont localisés dans les communes de Boumerdès, Boudouaou, Khemis El Khechna, Bordj-Menaïel, Zemmouri, Dellys et Baghlia. Néanmoins, ces circuits sont dépourvus de commandités, étant de terrains vagues ne répondant pas aux normes. Visiblement excédée, une monitrice regrette : J'assure les cours de créneau près de chez moi. Notre métier est dévalorisé de cette sorte. Ou voulez-vous qu'on aille, on nous chasse de partout… Il n'y a pas d'espace propre aux auto-écoles». Pour elle, «tous les moniteurs et les candidats se rejoignent au lieudit Albatros, un espace exigüe. On reçoit ici même nos collègues des communes de Thénia et Corso pour faire passer le test à leur candidats», ajoute notre interlocutrice, avant de soulever le problème du manque d'examinateurs, qui sont au nombre de 7 seulement. Se voulant rassurant, le directeur des transports a déclaré, à ce propos : «l'étude de la réalisation des deux centres d'examen qui seront implantés à Zemmouri et Khemis-El-Khechna est en voie d'achèvement». Les travaux, promet ce responsable, seront lancés incessamment. Ces infrastructures sont de nature à mettre les professionnels et les candidats dans de bonnes conditions de travail et d'examen. Ils seront dotés de salles pour les examens et les cours théoriques. Mais aussi, des circuits répondant aux critères à même d'assurer la sécurité des candidats sans compter des aires de détente.