Situation n Actuellement, il existe plus de 6 000 auto-écoles réparties à travers le territoire national. Leur problème majeur reste celui des circuits. La réglementation en vigueur exige que chaque daïra dispose d'un circuit d'examens, mais sur le terrain la réalité est tout autre. L'exemple de la daïra de Beni Amrane, de Naciria et de Baghlia, toutes les trois territorialement dépendantes de la wilaya de Boumerdès, reste édifiant. Dans ces trois daïras réunies, il n'existe pas le moindre circuit d'examens et les candidats sont obligés de partir jusqu'à Dellys, Bordj Ménaïel, voire Boumerdès-ville pour passer le test d'aptitude. Même les circuits existants sont, par ailleurs, dans un état des plus déplorables, indique-t-on dans le milieu professionnel des auto-écoles. Plusieurs circuits sont parsemés de tonnes d'immondices, fait-on encore savoir. Fait surprenant, un circuit à Boudaouaou est situé au milieu d'un marché. Mis dans ces mauvaises dispositions, un candidat aura toutes les peines du monde à apprendre les rudiments de la conduite. En principe et comme l'exige la réglementation en vigueur, un circuit doit être couvert et clôturé pour l'assimilation des cours du créneau et de la conduite. Loin des circuits d'apprentissage et en plein centre des agglomérations, surgit un autre problème. «Les candidats qui, en principe, ont une heure d'apprentissage de conduite par jour n'assimilent pas vraiment grand- chose avec les embouteillages monstres. Si nous avions de grands circuits où les jeunes pourraient apprendre rapidement, ils n'auraient, par la suite et après dix à quinze heures d'apprentissage, aucun problème pour aller se noyer dans les embouteillages, nous explique un moniteur au fait des problèmes auxquels sont exposées les auto-écoles. Notre interlocuteur trouve, d'ailleurs, aberrant l'interdiction faite aux auto-écoles d'aller professer et dispenser des cours de conduite aux candidats sur les autoroutes pour la simple raison, selon lui, que «ce qu'on appelle communément autoroute ce ne sont, en fait, que des voies express sans plus». «Tant qu'il y a limitation de vitesse, ce n'est jamais, du point de vue du code de la route et de la réglementation en vigueur à travers le monde, une autoroute. Comme le candidat a le droit d'apprendre la conduite en plein centre-ville, il a le droit aussi de l'apprendre en dehors de l'agglomération»,justifie-t-il. En fait, la conduite n'est autre chose, selon notre professionnel, «que la mise en pratique des cours du code de la route appris durant une période donnée». «Et il est clair évidemment que le code de la route concerne et l'intérieur et l'extérieur de l'agglomération, c'est-à-dire nos voies express à double ou triple voie, dans les routes communales, départementales et de wilayas. En somme, je le dis et je le répète, nous n'avons pas d'autoroutes, mais des routes à grande circulation.»