L'acquisition d'un lot de terrain à bâtir ou d'un logement partout sur le territoire de la wilaya d'Oum El Bouaghi relève presque du miracle. Depuis quelques années, le prix du mètre carré à bâtir n'a cessé de flamber au grand dam des familles qui désirent construire leur propre domicile. En réalité, lors des décennies 1970 et 1980, l'Etat a attribué à tour de bras des dizaines de lotissements qui ont servi à la construction de centaines de cités et d'équipements publics. Avec le rétrécissement des terrains publics, les propriétaires fonciers ont saisi l'occasion pour booster le prix du mètre carré. De riches hommes d'affaires des grandes localités, comme Aïn M'Lila, Oum El Bouaghi et Aïn Fakroun ont investi le secteur en s'appropriant les poches vides. En fait, ils ont trouvé dans le secteur du foncier un meilleur placement pour leur argent. Depuis, le prix des lots de terrains à bâtir connaît une vertigineuse hausse. A titre d'exemple, le prix du mètre carré à la périphérie des villes citées ci-haut atteint les 20 000 DA. Du coup, le prix du logement dans un immeuble flambe à son tour. Un responsable d'une agence immobilière soutient : «C'est une question d'offre et de demande. Aujourd'hui, chaque couple qui se forme souhaite acquérir son propre chez-soi. Et c'est de bonne guerre.» La wilaya d'Oum El Bouaghi comme partout ailleurs est confronté à la crise de logements et à un chômage endémique. L'Etat compte bien résorber le problème du logement avec l'achèvement de quelque 15 000 unités implantées à travers les grandes agglomérations. En parallèle, l'octroi d'aides pour la construction de logements ruraux se poursuit à travers les 29 communes. Verra-t-on le bout du tunnel, une fois achevé ce prestigieux programme? L'absence d'assiettes de terrains à bâtir à la périphérie des villes ne fera qu'exacerber la situation avec notamment une hausse démesurée du foncier encore disponible et appartenant à des privés. Un ancien président d'APC avait suggéré en son temps que pour désengorger la ville de Aïn Beïda par exemple, il faudrait créer une nouvelle zone urbaine à Bir Ouenès, localité située à 5 km à l'ouest de la ville.