Acheter aujourd'hui une maison pour la famille relève de la gageure, surtout pour un citoyen dont le salaire ne dépasse pas 20 000 DA /mois. En effet, depuis un certain temps, ou plus exactement avec la dilapidation effrénée des assiettes de terrains, situées à la périphérie des villes, l'immobilier a connu une hausse vertigineuse, notamment dans les grands centres urbains, tels Aïn M'lila, Aïn Fakroun, Oum El Bouaghi et Aïn Beïda. Cela ne veut pas dire que Sigus, Meskiana ou Aïn Kercha échappent au phénomène, puisque ces villes, avec le boom spectaculaire qu'a connu la construction du bâtiment à usage d'habitation, souffrent du manque de terrains pouvant servir à la réalisation de projets immobiliers. Du coup, c'est le logement qui a vu sa cote monter, donnant le tournis à ceux qui désirent en faire l'acquisition. Devenir propriétaire d'un ou deux pièces requiert un gros sacrifice, autrement dit se saigner à blanc, puisqu'un pareil logement reviendrait à plus de 500 000 DA et à la périphérie de la ville, s'il vous plaît ! N'oublions pas que les nouveaux coûts des matériaux de construction, dont le rond à béton, ont contribué à la cherté du logement, voire à le rendre inaccessible aux bourses moyennes. Prenons l'exemple de la ville de Aïn Beïda. Dans cette cité, des lots de terrains appartenant à des particuliers et ne dépassant pas 200 m2 sont vendus à des prix onéreux, 600 000 ou 700 000 DA. Combien faudra-t-il comme dépenses extraordinaires à l'acquéreur pour y ériger une maison familiale ? Vu les prix des matériaux de construction et des frais de la main-d'œuvre, une maison comprenant trois pièces, avec cuisine et salle de bains reviendra à 2 MDA. A Aïn M'lila, l'autre grande daïra de la wilaya, les prix des lots de terrain font grincer les dents, surtout quand l'acquisition se fait en deuxième ou troisième mains. Ce sont en définitive les acheteurs/vendeurs qui se sucrent dans ce trafic un peu particulier. Par ailleurs, on a remarqué que le marché de l'immobilier n'obéit à aucune règle, d'autant que l'absence d'agences immobilières se fait cruellement sentir. Il n'y a pas que cela. Nombre de citoyens proposent à vendre leur logement, mais juste pour voir ce que ça coûte. Cette situation crée un flou au niveau de la valeur réelle dudit logement. Il faut néanmoins reconnaître que la hausse de l'immobilier est due au massif exode rural qui a provoqué une forte tension sur la demande de logements. Le programme, qui prévoit 5000 unités rurales, va-t-il réduire la crise ? Espérons-le.