L'afrobeat, c'est une histoire de famille l Après le père, la légende nigériane, Fella Kuti, le fils, Femi, c'est au tour du plus jeune, Seun, de perpétuer le précieux legs et héritage filial et cela, d'une manière personnelle et personnalisée, depuis l'âge de 8 ans. Rabat (Maroc) De notre envoyé spécial Oluseun Anikulapo Kuti, alias Seuni Kuti, 30 ans, a de qui tenir. Et c'est au nom du père qu'il s'est produit, dimanche, sur la scène de Bouregreg, à Rabat (Maroc), à l'occasion du Festival Mawazine, Musiques du monde, qui se tient du 23 mai au 1er juin. Accompagné du fameux et mythique groupe de son père, Egypt 80, Seun Kuti dont les références sont immanquablement paternelles, mais aussi émanant de Chuck D, Dr Dre, Eminem. Et foncièrement, inspiré par Manu Dibango. Car Seun Kuti joue du saxophone, chante et danse. Un «ambianceur» ! Pas du tout futile. Au contraire ! Très utile ! Il a le caractère de son père, le flow protestataire, le bagou insolent et provocateur, voire «politiquement incorrect». «Pensez Africain» Il a ce côté philosophique, revendicatif et humaniste de Bob Marley et des rastafarians de Jamaïque. La preuve patente ! Ses titres Rise, I.T.T., The Good Leaf, Mr Big Thief, Think Africa Na Oil, African Problems, Africa For Africa, African Soldiers. Histoire de dire Think Africa (réfléchis en Africain). Emmenant son big band, Egypt 80, de par une direction orchestrale afrobeat, groove, funk, avec des fulgurances de rumba zaïroise, beguine antillaise-zouk et un tantinet de «coupé-décalé», Seun Kuti a fait bouger le public de Bouregreg. Soutenue par une section cuivres très puissante, mise en avant, une section percussions percutantes, des danseuses-choristes et une tablature «Too Funfy»( comme dirait George Michael). Seun Kuti, le fils de son père, ne déroge guère à la tradition de l'esprit afrobeat et de surcroît, rebelled. Vous savez, l'hostilité en Afrique, est un problème, je dis l'Afrique appartient à l'Afrique, Le FMI (IMF en anglais), ce sont les initiales de «International Mother F...». Il surprendra le public, en faisant l'apologie de la «drogue douce» (marijuana) sur le titre Good Leaf... Dansant sur des rythmes endialblés, il tombera la chemise et chantera torse nu à la manière de son père, Fella. C'est sûr, Seun Kuti, est une valeur sure de la musique du Nigéria, d'Afrique et de la world music mais avec un côté honnête.