Très bientôt, aucun recrutement direct ne pourra être effectué sans passer obligatoirement par des boîtes de placement : nous sommes en train de faire adopter par le gouvernement les textes d'application de la loi sur la gestion du marché du travail ». Cest M. Annan, directeur de l'emploi au ministère de l'Emploi, qui l'a annoncé durant son intervention durant l'atelier sur l'emploi et le chômage organisé par le groupe Entreprendre. Les boïtes de placement auront un délai de 21 jours pour satisfaire l'offre d'emploi d'une entreprise, délai au-delà duquel l'entreprise peut procéder au recrutement direct. L'ANEM sera le pivot public de la gestion du marché du travail mais l'activité de placement est autorisée pour les boîtes privés qui auront satisfait à un cahier des charges et obtenu un agrément. Cette mesure a soulevé quelques interrogations chez les participants. M. Ighilahriz du bureau Ecotechnics la qualifie même d'« ineptie » qui va à contre-courant de l'économie de marché où les entreprises ont besoin de réactivité. M. Annan a expliqué que dans le texte initial proposé à aux parlementaires le délai attribué aux agences de placement pour faire rencontrer un demandeur de travail et une offre de travail était de 15 jours, « ce sont les députés qui l'ont rallongé à 21 jours ». Il a ajouté que l'obligation faite aux entreprises de déclarer toute offre d'emploi va aider l'ANEM à mieux connaître l'évolution du marché de l'emploi et au-delà éclairer les pouvoirs publics sur les politiques à conduire. Pour rappel, cette réforme des procédures de l'embauche et du placement a été entamée après les graves émeutes qui ont eu lieu à Ouargla début 2004 en protestation contre les pratiques des boîtes privées de placement qui excluaient systématiquement les jeunes du Sud de l'embauche dans l'activité pétrolière du Sahara algérien.