La zone éparse de Leghmig fait partie de ces régions de l'Algérie profonde, qui 44 ans après l'indépendance, attend toujours que les autorités compétentes veuillent bien tenir leurs promesses et venir y réaliser les rudiments d'infrastructures vitales, à savoir pistes, routes, réseaux (entre autres électriques), école, centre de soins... sans lesquels, malgré la patience et toute la bonne volonté du monde, vivre en société devient à la longue une gageure. Plus d'un millier de familles vivent rudement dans les coins les plus reculés de Leghmig, région à vocation pastorale mais que la détermination des habitants a transformé en prémices d'oasis, en vergers verdoyants et surtout en nouveau pôle de la culture des primeurs sous serre. Lourdement chargés de produits agricoles de toutes sortes, les véhicules que nous avons croisés sur les pistes défoncées menant vers Leghmig portent tous des plaques d'immatriculation étrangères à la wilaya de Biskra témoignant ainsi de l'importance de la production maraîchère des primeurs. « Malgré l'état de la piste, nous préférons venir acheter directement chez le producteur, des produits frais et bon marché », répondent les mandataires et autres grossistes que nous avons interrogés. Bien que située dans la commune de Lioua et s'étendent à perte de vue sur des dizaines de milliers d'hectares à partir de la rive droite de l'oued Djeddi, la zone éparse de Leghmig, comme son nom l'indique, s'enfonce naturellement dans le désert, n'était le découpage administratif artificiel aboutirait, côté sud-est à la dépression du chott Merouane dans la wilaya d'El Oued. « Nous demandons à ce qu'un Etat digne de ce nom mette à la disposition de ses administrés la route et l'électricité », confie amèrement à El Watan un gros éleveur parlant au nom des fellahs de Leghmig. Le reste, le superflu en quelque sorte, pour les pionniers et les nouveaux habitants de Leghmig, cela peut attendre !