Mehydine Khouader est né au tennis en 1983 grâce à la victoire de Yannick Noah à Roland Garros. Joueur amateur, le Franco-Algérien de 40 ans vit aujourd'hui sa passion pour la petite balle jaune au plus près de l'événement, en tant que responsable du patrimoine audiovisuel de la Fédération française de tennis (FFT). Rencontre avec le neveu de l'artiste algérien Mohamed El Ferkioui (accordéoniste dans l'orchestre d'El Gusto). - Comment arrive-t-on à travailler pour la Fédération française de tennis ?
Je suis entré à Roland-Garros en 1999-2000 grâce à un ami. J'ai commencé à y faire du scriptage (descriptif de ce qui se passe à l'image). Ce travail servait aux journalistes qui n'avaient pas pu voir les matches. Etant passionné de tennis, j'ai tout fait pour rester ici. Par la suite, j'ai pérennisé un fond audiovisuel que l'on a numérisé. Je suis également réalisateur-monteur de petits clips vidéo qui tournent sur les écrans géants et sur le magazine virtuel.
- Aujourd'hui, quelle fonction occupez-vous ?
Je suis responsable du patrimoine audiovisuel de la FFT. Je gère toutes les archives des tournois de Roland-Garros, de Bercy, de la Coupe Davis et de la Fed Cup. Tout ce qui touche à l'audiovisuel passe par moi pour ensuite être acheminé vers les diffuseurs, les télés ou les fédérations qui cherchent des images ou des matches de leurs joueurs.
- En quoi Roland-Garros est-il un tournoi à part ?
Il y a une vraie proximité et une communion entre le public et les joueurs. Il y règne un état d'esprit très fair-play. La terre battue rend l'environnement plus chaleureux. C'est une surface exigeante physiquement. Les spectateurs voient que les joueurs sortent leurs tripes. Ils aiment cela.
- Y a-t-il beaucoup de Maghrébins qui travaillent dans l'organisation du tournoi ?
Quand je suis arrivé ici, nous n'étions que deux à travailler dans les bureaux. Cela tend à s'ouvrir un peu plus. Les premières années, tout le monde pensait que j'étais affecté à l'entretien des courts. Il se trouve que la majorité des Maghrébins s'y trouvent. Je tiens à leur rendre hommage car depuis vingt ans, ils ont beaucoup œuvré pour que la surface soit au top. Notre renommée est en partie le fruit de leur activité.
- Vous avez vu passer des Marocains ou des Tunisiens, mais peu d'Algériens. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Ce serait bien que cela change. Je me souviens, en 2005, de Lamine Ouahab. Il était prometteur. Je ne sais pas ce qu'il devient. Cela fait chaud au cœur d'avoir des gens de mon pays, quelque part sur mon tournoi, et de vibrer en même temps.