Le quartier de Maraval se transforme chaque mercredi, jour du marché hebdomadaire, en une vaste décharge sauvage: les marchands s'en vont en y laissant des montagnes de déchets dont se plaignent sans cesse les habitants, fait également dénoncé par le secteur urbain. Tout se vend en ce marché hebdomadaire: fruits et légumes, viandes, poisson, brocante, vêtements, friperie et toutes les chinoiseries possibles à des prix défiant toute concurrence... Mais après 14 heures, les marchands commencent à défaire leurs étals en laissant derrière eux des dizaines de quintaux d'immondices de toutes sortes. Hormis cet impact non négligeable sur le cadre de vie ainsi que sur l'environnement, il y a le risque sur la santé publique ainsi que la sécurité des biens et des personnes. Des denrées alimentaires sensibles et facilement périssables sont exposées à même le sol ou directement en contact de l'air ambiant. Des poissons ou de la viande de toute sorte sont proposés aux clients potentiels sans aucune mesure d'hygiène d'usage. Certains vendeurs occasionnels mettent sur des étals de fortune viandes blanches ou rouges ainsi que des produits de la mer, directement à l'air libre, sans aucun respect de la chaîne de froid ou de l'entreposage. Des produits carnés sans aucune trace d'abattage ou de contrôle sanitaire censé garantir leur qualité pour préserver la santé humaine. Selon certains connaisseurs, beaucoup de vendeurs trichent sur la qualité ou l'origine du produit. Par exemple, de la viande caprine est vendue telle de la viande ovine. Des abats sont vendus en l'état, produits très prisés par les consommateurs, parfois datant de plusieurs jours, vu leurs odeurs pestilentielles. Les yaourts ou les fromages ne sont pas en reste, très souvent périmés ou en phase de l'être. Idem pour les jus ou les boissons gazeuses. Certains se vantent de les céder en «promotion». Des produits cosmétiques, en général une imitation vulgaire de grandes marques et d'origine douteuse, sont proposés à des prix surréalistes. Certains parfums ou shampoings ne valent que 100 ou 200 dinars, alors que le prix de l'authentique dépasse de loin 1000 ou 2000 dinars algériens. L'autre aspect non négligeable de marché hebdomadaire, la prolifération de pickpockets et voleurs de tous genres. Sont nombreux les citoyens, les ménagères ou les vendeurs victimes de leurs néfastes agissements. Certains voyous, agissant soit en individuel ou en bande, pratiquent le vol à l'arraché ou le vol à l'étalage. Ils profitent de la promiscuité des allées ou de la foule pour commettre leurs forfaits. Des victimes ont vu leurs portemonnaies, leurs téléphones portables ou leurs bijoux subtilisés de manière spectaculaire, et très souvent sous la menace d'armes blanches. Selon certains dires, il s'agirait souvent de jeunes voleuses. Dans d'autres cas, les voleurs s'en prennent, après la fin de ce marché hebdomadaire, à la recette des vendeurs. Il faut signaler que beaucoup de produits de recéleurs, venant des wilayas avoisinantes, tentent de proposer des butins de cambriolage ou de vol, car aucun contrôle n'est opéré pour déterminer leurs provenances. Des ménagères et des commerçants «informels» souhaitent une présence accrue de policiers en civil et en uniforme pour que ce «site commercial» soit le plus sûr que possible. Il y a lieu de souligner que ce marché prend chaque semaine plus d'ampleur, étant le seul à continuer à se tenir hebdomadairement alors que tous les autres du même type ont été éradiqués. Un contrôle plus que drastique doit se faire par différents agents de la Police judicaire, des Impôts, de la DSP, des Douanes algériennes, des services vétérinaires, etc., pour que la santé des citoyens ne soit jamais mise en danger. Notons que la wilaya vient de trancher quant au devenir du marché hebdomadaire de Maraval. La décision avait été prise pour transformer le marché informel en marché couvert. L'assiette a été retenue en plein cœur du quartier, à quelques mètres du siège du secteur urbain d'El Othmania.