16% de la population âgée de 25 à 60 ans sont diabétiques. L'éducation thérapeutique est le socle dans la réussite de la prise en charge du diabète. Les patients sont désormais acteurs dans le suivi et le contrôle de leur maladie. «Il faut donner la possibilité au patient de participer activement dans la prise en charge de leur diabète et comprendre leur maladie», a tenu à lancer le professeur Eric Renard, directeur médical de la recherche clinique et chef du centre de recherche clinique à Inserm au CHU de Montpellier (France), lors d'une rencontre organisée par Lifescan à Alger et de préciser que cela constitue aujourd'hui le message mondial. L'autosurveillance glycémique et l'autocontrôle du diabète sont les principales tâches sur lesquelles il faut insister afin de permettre aux patients d'échapper aux complications souvent fatales. Cela ne peut se faire que si l'on apprend au patient à comprendre sa maladie avec l'aide de toute l'équipe médicale qui l'entoure. «Pour assurer une bonne éducation thérapeutique, l'équipe médicale doit être d'accord sur le même message. Le patient recevra le même langage qui l'aidera à comprendre et à maîtriser sa maladie», a-t-il ajouté. Le professeur Eric Renard a également mis l'accent sur la personnalisation de la prise en charge du diabète. Des recommandations internationales axent sur la personnalisation des traitements qui va permettre au patient, qu'il soit jeune ou personne âgée, d'être moins exposé aux nombreuses complications de la maladie. «Actuellement l'objectif de l'hémoglobine glyquée Hba1c à 7% varie d'un patient à un autre. L'exigence peut être maintenue chez les personnes jeunes, mais elle est plutôt non exigée aux personnes âgées», a-t-il ajouté. Abondant dans le même sens, le docteur Moncef Bada, de l'Association nationale des diabétologues libéraux, estime que la prise en charge du diabétique doit se faire dans un cadre multidisciplinaire et personnaliser le traitement . «Il faut chercher à assurer le confort chez les personnes âgées qui cumulent généralement des pathologies. Nous insistons sur l'éducation thérapeutique, car elle constitue le moyen le plus efficace pour assurer une réelle prise en charge dans laquelle le patient lui-même est pleinement engagé. Il faut signaler que les patients algériens bénéficient de tous les traitements et des moyens de contrôle de leur diabète», a-t-il relevé avant de préciser que la prise en charge du diabète accompagnée d'une insulinothérapie fonctionnelle nécessite une éducation thérapeutique renforcée. La présidente de la Société algérienne de diabétologie, le professeur Arbouche, a quant à elle insisté sur la sensibilisation sur les dangers de cette maladie et rassuré sur la conformité et la sécurité des appareils de contrôle commercialisés en Algérie et utilisés par les diabétiques. «Ils sont tous aux normes», a-t-elle souligné. «Ce sont ces contrôles de la glycémie comme la Hab1c qui permettront d'éviter aux patients toutes les complications», a-t-elle indiqué avant de préciser que toute prescription doit être accompagnée d'éducation thérapeutique. Les mauvaises habitudes alimentaires basées essentiellement sur une consommation excessive des aliments riches en glucides et lipides, accompagnées de la sédentarité et de l'obésité sont entre autres les facteurs déclenchants de cette maladie considérée comme une épidémie. Selon le professeur Bouri, chef de service de médecine interne à l'hôpital de Birtraria (Alger), il faut impérativement combattre cette maladie car les prévisions sont alarmantes. «Ce sera une charge sociale lourde pour l'économie», a-t-il averti avant de revenir sur toutes les dernières études qui montrent l'évolution inquiétante du diabète. La dernière en date est celle réalisée en 2012 qui affiche une prévalence de 16% pour une population âgée de 25 à 60 ans. «Ce qui est énorme. Le nombre de malades a donc doublé en quelques années. L'obésité est le premier facteur incriminé», a-t-il conclu tout en comparant les chiffres avec les études Step OMS et l'enquête Tahina réalisée en 2005 par l'INSP.