Constat Le diabète prend des proportions inquiétantes. Aujourd?hui encore, cette maladie reste sournoise, pas toujours identifiée et souvent niée. Les malades vivent leur diabète comme un drame, une fatalité. Les parents culpabilisent, les employeurs rechignent à recruter un diabétique et la société se plaint du coût de cette maladie chronique. Au-delà de l?aspect médical de cette pathologie qui est du ressort du médecin et de l?auxiliaire de santé, s?est-on déjà posé la question suivante : qui s?occupe, du côté éducation et accompagnement psychologique, du diabétique à différents moments de sa vie ?En effet, si les thérapeutiques sont importantes, la connaissance de la maladie et son acceptation sont essentielles. Le diabète n?est pas une angine que l?on traite avec des antibiotiques pendant 10 jours. C?est une maladie chronique, évolutive, souvent accompagnée d?autres troubles (hypertension artérielle, obésité...) et surtout, pouvant entraîner des complications redoutables (rétinopathie, néphropathie, neuropathie, lésions du pied...). Le combat contre ce mal est celui de toute une vie. Le patient doit se surveiller sur plusieurs fronts : reins, c?ur, yeux, pieds? On comprendra aisément que par moments, l?on puisse s?épuiser. Une question revient toujours : pourquoi moi ? Comment donc aider les diabétiques à «bien vivre» leur maladie ? Et surtout, qui doit le faire ? Les médecins, il faut le dire, sont souvent dépassés et pas toujours disponibles pour répondre à toutes les attentes des patients. C?est là que doivent intervenir les maisons du diabète. Celles-ci constituent un lieu d'accueil pour les patients diabétiques, ceux qui les entourent, ceux qui les aident et qui les soignent. La première Maison du diabète a été créée en 1987 à Lille. Il en existe actuellement d?autres en France. La Maison du diabète ne doit être ni un centre médical de soin ni un point de vente. Cela est possible dans un hôpital, une polyclinique ou dans une officine. C?est avant tout un lieu d?écoute, un centre d?accueil, d?information et de formation des diabétiques et de ceux qui les entourent. Tout diabétique doit pouvoir se rendre dans un lieu où il sera entendu, compris et où il pourra se confier et être rassuré. A une époque où les traitements et les appareils de mesure sont multiples, qui prendra le soin d?expliquer au patient la signification des mots : glycémie, index glycémique des aliments, hémoglobine glyquée, fond d??il et autres jargons ? Quand l?annonce du diabète du tout petit tombe tel un couperet sur les parents, qui prendra le temps nécessaire pour épauler, rassurer et former cette famille en désarroi ? Qui sera là pour apprendre au diabétique à reconnaître les signes d?alerte d?une hypo ou d?une hyperglycémie ? A ajuster ses doses d?insuline selon l?effort entrepris et sa condition physique ? Qui renseignera le diabétique sur ses droits au travail ? Tout cela ne peut être pris en charge dans une consultation de diabétologie et l?OMS a déclaré à ce propos en juillet 2003 : «? Actuellement, les systèmes de santé ne permettent pas aux professionnels d?apporter aux patients un soutien pour qu?ils changent de comportement.» L?augmentation de l?adhésion aurait plus de bénéfices sur la santé que l?accès à de nouvelles technologies. Et c?est là qu?une structure comme la Maison du diabète doit intervenir.