Nous, au RND, nous refusons d'être des donneurs de leçons comme nous refusons les tergiversations politiciennes. » C'est en ces termes que, voulant sans doute se démarquer de l'initiative du FLN, s'est exprimé Miloud Chorfi, porte-parole du parti d'Ouyahia, à l'occasion d'une rencontre organisée hier par son parti à l'hôtel Président et où ses militants devaient débattre d'une problématique d'actualité : la presse après le terrorisme. Selon M. Chorfi, le RND est favorable à l'amendement du code de l'information, mais il croit que cette tâche revient aux hommes et femmes de la profession qui doivent se concerter pour en délimiter les contours. Il évoquera le conseil de l'audiovisuel qu'il a eu à présider au début de la décennie 90 et la préparation d'un conseil national de la publicité, un projet qui n'a pas vu le jour, avant de souligner l'anarchie régnant dans ce domaine aujourd'hui. Le sacrifice de la corporation et son lot d'assassinats n'a pas échappé au représentant d'Ouyahia qui dit croire à la liberté d'expression, à « la liberté de la presse qu'il faut promouvoir car elle représente l'un des indicateurs de la démocratie ». M. Chorfi rend compte de certains aspects négatifs de cette presse mais croit à son évolution, à l'organisation de la profession par elle-même dans le sens de la promotion du dialogue comme moyen civilisationnel de communication. Au RND, où on soutient le projet présidentiel, on estime que la réconciliation nationale ne concerne pas seulement les aspects sécuritaires mais aussi les préoccupations liées au développement. Alors que tous les organes de presse en activité à Oran devaient être honorés, la rencontre ne pouvait qu'être placée sous le signe de la célébration de la journée du 3 mai. Cependant, il est utile de faire remarquer que les personnes invitées à intervenir solennellement n'ont, à aucun moment, évoqué la « liberté de la presse » en tant que telle. Le 3 mai n'étant pas la journée de la presse mais bien de sa liberté. La remarque est aussi valable pour le SNJ (invité à intervenir sur « la presse et la société civile ») qui souffre, notamment à Oran, d'une crise de représentativité et qui se caractérise par une réelle absence sur le terrain.