La Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH) appelle à l'annulation du caractère pénal des délits de presse. Dans une déclaration rendue publique, hier, à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, la LADH a plaidé, en effet, pour la suppression de toutes les lois restrictives des libertés et l'arrêt de toutes les poursuites judiciaires contre les journalistes. « La presse est l'un des piliers du système démocratique et un moyen de lutte contre la corruption et pour la réalisation du développement. Tout manque de professionnalisme de la presse ne justifie pas le recours à des lois répressives et la multiplication des poursuites judiciaires contre les journalistes », lit-on dans la déclaration. Pour l'organisation que préside Boudjemaâ Ghachir mettre face-à-face la presse et la justice ne sert que les intérêts de ceux qui veulent attenter à la démocratie en frappant ses deux bases essentielles : une presse libre et une justice indépendante. Selon la LADH, le passage à une presse plus professionnelle ne se réalisera pas par le harcèlement judiciaire et l'emprisonnement des journalistes. « L'amélioration du rendement de la presse algérienne et sa professionnalisation passent par la formation des journalistes, leur permettre d'accéder librement aux sources d'information et la multiplication des sources », a souligné la LADH. La démocratie, ajoute l'organisation, exige l'encouragement d'une presse d'investigation et la non-exploitation de la justice pour le musellement des journalistes. La LADH demande, enfin, la levée de monopole sur la publicité.