Un forum économique et d'affaires intitulé «Algérie : un marché d'opportunités près de l'Espagne» a été organisé hier à l'hôtel Royal, à Oran. Cette manifestation entre dans le cadre de la politique extérieure du gouvernement espagnol qui veut appuyer l'extension et l'internalisation de ses entreprises. La rencontre, à laquelle ont pris part plus de 150 représentants d'entreprises des deux côtés, a mis à contribution le consulat général d'Espagne à Oran, l'office économique et commercial dépendant de l'ambassade, la Casa Mediterraneo (un organisme ayant les mêmes missions, mais œuvrant autour du Bassin méditerranéen) et, enfin, la wilaya d'Oran qui a mobilisé ses directions concernées par le volet économique, notamment l'administration fiscale. Considéré comme essentiel, un agenda de rencontres «business to business» a été programmé durant toute l'après-midi. C'est le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, José Manuel Garcia-Margallo, qui a procédé à la clôture de cet événement. Son intervention, malgré une crise économique profonde qui secoue son pays, a consisté à vendre, projection vidéo à l'appui, une image qui paraît sublimée en ne retenant que des domaines de performance (sport, santé, tourisme, gastronomie et, fait étonnant, qualité de vie, etc.). Le même discours, dit-il, a été tenu face aux élus du Parlement européen en attendant Rabat, Valence et Majorque, car, ajoute-t-il, il faut faire de la publicité même en Espagne, un pays qui offre de bonnes conditions pour les vacances, la retraite, etc. «Dans un passé pas très lointain, on regardait l'Espagne comme un pays inerte et pauvre en technologie, mais c'est l'image du pays de 2013 que nous voulons vendre aujourd'hui», explique-t-il. Et d'évoquer le fait que «malgré les difficultés économiques, 4500 coopérants opèrent dans le monde pour le suivi de projets multilatéraux, tels que ceux de l'Unesco ou de l'UE». A ce propos, le ministre espagnol a affirmé que son gouvernement soutient toutes les initiatives politiques orientées vers le Sud en citant le processus de Barcelone et le souhait de voir ce type d'actions étendues à d'autres pays que les «5+5». Avec un milliard d'euros d'échanges entre les deux pays l'an dernier, soit une augmentation de 37%, il estime que beaucoup reste à faire et appelle également les potentialités algériennes à s'intéresser au marché espagnol. La représentante de Casa Mediterraneo, Almudena Munez Guajardo, a également vanté les potentialités de son pays et, concernant la coopération bilatérale, elle a demandé une «sécurité juridique et une meilleure définition des concepts». Dans sa réponse à cette préoccupation, le wali d'Oran a mis l'accent sur le programme de modernisation d'Oran et les possibilités qui s'offrent aux entreprises étrangères, pas uniquement ibériques. Dans la matinée, les participants ont assisté à plusieurs présentations autour des cadres juridiques et économiques des secteurs du BTPH intéressant les Espagnols (ils participent dans le programme des 50 000 logements), de l'industrie, des services et de la fiscalité. Prospérité, croissance du PIB et solvabilité financière sont les qualificatifs retenus pour l'Algérie par Fernando Lanzas Sanchez Del Corral, conseiller économique et commercial, qui par ailleurs ne s'est pas gardé de toucher du doigt les difficultés (chômage et difficultés inhérentes à l'implantation des entreprises en général, étrangères en particulier). «Le chemin avant la concrétisation des projets n'est pas facile, mais les opportunités sont importantes et les obstacles peuvent être levés grâce à l'aide de l'office», a-t-il déclaré. Pour illustrer ses propos, il estime à 800 le nombre d'entreprises ayant effectué de visites et sollicité l'office qu'il représente à l'ambassade. En termes de demandes d'information, il considère que l'Algérie arrive en tête (3500 requêtes), dépassant de beaucoup les pays avec lesquels l'Espagne entretenait déjà des relations bilatérales avancées. Dans le même sillage, le consul général à Oran a promis la création d'un service économique décentralisé et gratuit pour répondre aux sollicitations des opérateurs des deux côtés.