L'Allemagne a convoqué hier l'ambassadeur turc à Berlin en raison des vives critiques d'Ankara à l'encontre de la chancelière Angela Merkel dans les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), a indiqué le ministère allemand des Affaires étrangères. Hier en milieu de journée, le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle «a convoqué l'ambassadeur turc», a annoncé son porte-parole Andreas Peschke. Le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, avait mis en garde Mme Merkel contre toute tentation de faire de l'adhésion de la Turquie à l'UE un enjeu de politique intérieure allemande. Mme Merkel avait jugé la semaine dernière «beaucoup trop dure» l'intervention de la police turque contre les protestataires. «Ce sont des propos qui ont suscité une grande incompréhension», a indiqué le porte-parole. «Notre position va être exposée (à l'ambassadeur turc) avec toute la clarté nécessaire», a-t-il insisté. Il n'a pas précisé par qui l'ambassadeur allait être reçu, Guido Westerwelle étant en déplacement à Kiev, en Ukraine. «Il n'y a pas de lien entre la répression des manifestations en Turquie, condamnée par Mme Merkel, et les discussions avec l'UE», a assuré M. Peschke. Le chef de la diplomatie turque avait lancé jeudi, devant la presse : «Si Mme Merkel se cherche du matériel destiné à la politique intérieure pour ses élections, ce matériel ne doit pas être la Turquie», en référence aux élections législatives prévues le 22 septembre en Allemagne.
