La chancelière allemande, Angela Merkel, a effectué hier à Ankara une visite jugée délicate du fait de profonds désaccords sur une adhésion de la Turquie à l'Union européenne et sur le dossier iranien. Mme Merkel a répété la semaine dernière aux médias turcs et allemands qu'elle reste opposée à une adhésion pleine de la Turquie à l'UE, à laquelle elle préfère la construction d'un «partenariat privilégié». L'Allemagne, tout comme la France, redoute l'arrivée dans l'UE d'un pays de 71 millions d'habitants, presque tous musulmans. La Turquie n'a ouvert jusqu'à présent que 12 des 35 «chapitres» de l'acquis communautaire depuis l'ouverture en 2005 des négociations d'adhésion, et les pourparlers piétinent du fait notamment de la non-reconnaissance par Ankara de la République de Chypre, membre de l'UE. Autre sujet de désaccord, l'Iran, pays frontalier de la Turquie avec lequel Ankara a considérablement amélioré ses relations, ces dernières années.