Pas moins de 68 cas d'intoxication alimentaire contractés, dans le cadre de la restauration collective lors des fêtes ou autres cérémonies, ont été enregistrés depuis le début de l'année, révèle la direction de la qualité au ministère du Commerce. Ce bilan partiel concerne, selon M. Kolli, directeur de la qualité et de la consommation au ministère précité, 40 cas d'intoxication enregistrés à l'issue d'une veillée funèbre et les autres suite à des repas pris lors des fêtes de mariage. Ces cas sont signalés, selon la même source, dans les wilayas de Batna, Mascara, Chlef et Khenchela. Une campagne de sensibilisation est menée depuis le début du mois en cours pour sensibiliser autour des dangers de la restauration et de la consommation en collectivité, qui échappent au circuit de contrôle du respect de la chaîne du froid et autres normes d'hygiène. Dans ce contexte, en prévision du mois de Ramadhan, où foisonnent les restaurants de charité, et la période des fêtes qui suit le mois sacré, des actions de sensibilisation ciblent les quartiers où des brochures et des guides sont distribués pour expliquer les mécanismes de respect de la chaîne du froid, notamment pour la préparation des plats à base de viande. Le ministère du Commerce a préparé pour sa part le guide du respect de la chaîne du froid à destination du grand public pour vulgariser les notions de la contamination des aliments et les moyens de prévention. Pour le ministère, «la tendance est à la baisse», bien que le bilan soit encore partiel pour pouvoir le comparer aux chiffres relevés l'année dernière. En 2012, quelque 4235 cas d'intoxication alimentaire, dont un décès, ont été enregistrés contre 7369 en 2008, dont 12 décès. Une baisse de près de la moitié en l'espace de quatre années a donc été enregistrée. Pour les détails, 69% des cas d'intoxication alimentaire ont été enregistrés dans la restauration collective (cérémonies familiales notamment), où des repas sont préparés et servis sans aucune possibilité de contrôle par les services d'hygiène et de contrôle de la qualité. Des imams pour consommer «sain» durant le Ramadhan De leur côté, les associations de consommateurs sont à pied d'œuvre pour réussir «la caravane de sensibilisation». Concrètement, il s'agit d'associations locales dont les membres vont à la rencontre de la population pour lui exposer les risques de la consommation de certains aliments et dénoncer les dangers de certains produits écoulés durant le mois de Ramadhan notamment. Il s'agit, à titre d'exemple, des boissons fabriquées à base de matières douteuses (concentrés inconnus et abus d'acide citrique) et écoulés sous forme de citronnades prisées durant l'été. L'aspect exagéré de la consommation des produits alimentaires durant le mois sacré est également évoqué par ces associations qui essaient de diffuser un maximum d'informations sur «les bienfaits de la consommation modérée». Dans ce contexte, la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) a sollicité le concours du ministère des Affaires religieuses pour accorder de l'intérêt à la nécessité d'être vigilants concernant les produits achetés et à la modération de la consommation durant ce mois. «Nous avons obtenu un accord verbal du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs concernant la diffusion de notre message. Nous n'avons encore rien obtenu d'officiel, mais nous nous sommes rapprochés des imams pour les sensibiliser quant à la nécessité de soutenir notre campagne», soutient Menouar Hacène, chargé de la communication à la Fédération algérienne des consommateurs.