La wilaya d'Oum El Bouaghi recèle, d'est en ouest et du nord au sud, d'innombrables vestiges qui ne demandent qu'à être mis au jour et étudiés. Ce sont autant de pans d'histoire ancienne qui sommeillent sous le sol. L'initiative de la direction du tourisme d'organiser des portes ouvertes sur le patrimoine archéologique est encourageante à plus d'un titre, en ce sens qu'elle constitue une fenêtre ouverte sur ce que recèle la région en la matière. Chaque pierre, chaque morceau de colonne, chaque stèle raconte une histoire. Pour en faire prendre conscience aux visiteurs, la direction du tourisme a organisé des visites guidées sur les sites mêmes, dans la région. Ainsi, après une virée au parc archéologique de Ksar Sbihi, une ville située au nord du chef-lieu de la wilaya, là où les visiteurs ont pu découvrir Gadioufala avec ses remparts romains et byzantins, mardi dernier, d'autres visites seront organisées, aujourd'hui et demaib à Djazia, Sigus, avec ses célèbres dolmens, et Aïn M'Lila avec ses paysages et ses sites historiques, dont la maison natale du chahid Larbi Ben M'Hidi. Et ce ne sont pas là seulement les lieux qui renferment des richesses inouïes. Des escargotières ont été découvertes à Aïn Chadjra, des galeries souterraines à Dhalaâ… Necib Karim de Ksar Sbahi, anciennement président d'une association en charge de la préservation du patrimoine archéologique se désole du peu d'intérêt que suscitent ces richesses. «Les premières découvertes ont eu lieu en 1932 par feu mon grand-père», nous apprend-il. «Il y a toute une cité ensevelie dans ces lieux. Les responsables de la culture pourraient dépêcher des archéologues pour sa mise au jour, pour le bien du tourisme national», a-t-il ajouté. Outre cela, la région jouit d'un panorama magnifique. Depuis les ruines du contrefort de Gadioufala, le visiteur peut embrasser un paysage à nul autre pareil. Une vue qui s'étend jusqu'au confins de l'horizon. C'est à partir de ce lieu que les Romains protégeaient la cité contre toute incursion. A l'ex-mairie, deux stèles comportant des inscriptions latines renseignent sur la vie de l'empereur qui y avait régné. Ksar Sbihi dispose d'un vrai musée à ciel ouvert qui, pour peu qu'il soit réhabilité et entretenu, attirerait des chercheurs, des archéologues et des touristes. Notre interlocuteur reste optimiste et revendique cependant que soit institué un musée municipal dans chaque ville où existent des vestiges archéologiques.