Interpol souhaite organiser un séminaire en Algérie sur la corruption et les matches truqués. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'accord signé entre la FIFA et Interpol en 2011 qui prévoit un programme de formation anticorruption. La Fédération algérienne de football (FAF) étudie la proposition. La tenue d'un séminaire regroupant les Fédérations d'Afrique du Nord et du Monde arabe nécessite beaucoup de moyens. La FIFA s'est engagée à verser 20 millions d'euros à Interpol au cours des dix années à venir (durée du contrat). La FIFA financera, probablement, une partie des frais du séminaire si d'aventure l'Algérie donne son accord. Depuis quelques années, la FIFA est confrontée au grave problème de la corruption (matches truqués, paris clandestins) qui l'éclabousse régulièrement au point où certains observateurs qualifient ce fléau de «pratiques criminelles qui endommagent l'intégrité de la FIFA et la réputation des organisations dirigeantes du football». L'instance internationale du football compte beaucoup sur Interpol pour l'aider «à combattre les criminels qui manipulent les résultats des matches». En début d'année, la FIFA a révélé «l'existence de plusieurs affaires de matches arrangés en Asie dans lesquelles sont impliquées de nombreux dirigeants, arbitres, joueurs». Réagissant à ce scandale d'une ampleur jamais égalée, la FIFA a fait savoir qu'elle «enquêtait sur quelque 300 matches qui auraient pu faire l'objet de trucage». Cela concerne, bien sûr, les rencontres officielles et amicales. A priori, aucun continent n'est à l'abri de ce danger. La FIFA a mesuré la difficulté de la tâche qui vise à annihiler le trucage des résultats, la combine et la corruption dans le football. L'accord FIFA-Interpol mise d'abord sur «un programme de formation axé sur la prévention pour protéger les différents acteurs du ballon rond contre la corruption dans ce milieu», assure un membre influent de la FIFA. A travers les séminaires et rencontres que la FIFA et Interpol organisent le monde, les deux instances veulent jeter les bases de la lutte sans merci «contre tous ceux qui portent atteinte à l'intégrité de la compétition». Combattre la corruption fait partie du programme de réformes énoncé par le président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter, au lendemain de sa dernière élection éclaboussée par le «scandale des Caraïbes» qui a débouché sur la radiation de Mohamed Bin Hammam et la réélection du Helvète. Face à la loi du silence qui entoure la corruption dans le football, la FIFA et Interpol pensent avoir trouvé la parade en décrétant «une amnistie et une protection pour tous ceux qui dénonceront les combines et matches arrangés. Un numéro de téléphone est mis à la disposition de tous ceux qui ont des révélations à faire. Ces personnes seront couvertes par l'anonymat», fait savoir la FIFA. Dans ce combat, la FIFA garantit «la sécurité et la réhabilitation» pour les «repentis» (joueurs, arbitres, entraîneurs, dirigeants) qui briseront la loi du silence imposée par les criminels qui ont pris le football en otage. Aujourd'hui, plus que jamais, le football est menacé par la corruption, les matches arrangés et les paris clandestins. Sans une riposte rigoureuse, à la hauteur des dangers qui le guettent, le football file droit dans le mur.