Le New York Times frappe fort contre la Fifa. Le journal a enqu�t� sur les matches amicaux organis�s par la Fifa. L'investigation a r�v�l� l'existence de d�tournements d'argent et de matches truqu�s. Une affaire qui place, une fois de plus, Sepp Blatter et l'organisation qu'il pr�side dans la tourmente. La Fifa vient � peine de sortir d'une affaire de corruption, qu'une nouvelle la frappe. Le New York Times a r�v�l� que les matches amicaux internationaux �taient l'occasion pour les bookmakers de truquer les rencontres, et pour les pr�sidents de f�d�ration de d�tourner d'importantes sommes d'argent. Malversations au sommet des f�d�rations Au Br�sil par exemple, une enqu�te a �t� ouverte concernant l'organisation d'un match entre le Portugal et le Br�sil. Ricardo Texeira, le pr�sident de la F�d�ration br�silienne de football, ainsi qu'un membre �minent de la Fifa, seraient soup�onn�s d'avoir d�tourn� plus de 6 millions d'euros r�colt�s lors de ce match amical. Les fonds auraient ensuite �t� investis dans une soci�t� de communication appartenant vraisemblablement � Ricardo Texeira. En outre, certaines nations utiliseraient les matches amicaux pour influencer les membres du comit� ex�cutif de la Fifa en vue de se voir attribuer l'organisation de la Coupe du monde. Apr�s l'attribution de l'�dition 2018 � la Russie, des cadres anglais et australiens (les deux autres nations en lice) se sont plaints de demandes de pots-de-vin, de la part de membres de la Fifa, en plus des droits t�l� d�j� per�us par l'organisme mondial. �C'est une vraie vache � lait pour ceux qui sont en charge des caisses�, a confi� au New York Times, Michael Towneley, un avocat anglais qui d�fend un groupe de joueurs Trinidadiens qui ont port� plainte contre leur f�d�ration. Ils reprochent � leur f�d� de ne pas leur avoir revers� leur part des revenus collect�s lors des matches amicaux. �La f�d�ration leur avait promis 50 % des recettes des matches, mais ils n'ont jamais vu un seul centime, et pire, nous avons perdu toute trace de l'argent�, a d�clar� leur avocat. La Fifa fait le m�nage Des soup�ons de trucages p�sent �galement sur ces matches amicaux. Ces rencontres sont du pain b�ni pour tous les bookmakers v�reux et les parieurs mis dans la confidence, qui profitent de l'absence d'enjeu pour s'entendre sur un score. Cette pratique est tr�s courante en Asie, selon Chris Eaton ancien d'Interpol et d�sormais � la t�te du d�partement s�curit� de la Fifa. Mais seuls les �petits� matches int�ressent les truqueurs, comme le r�v�le Mihkel Uiboleht, le pr�sident de la f�d�ration polonaise : �Vous ne pouvez pas truquer un match de Ligue des Champions, car il y a trop de spectateurs. Mais les rencontres avec seulement quelques centaines de spectateurs, et sans couverture t�l�vis�e, sont des cibles id�ales pour les truqueurs�. Pour d�tecter ces matches truqu�s, les organismes de contr�le chassent les paris hors normes. Le cas s'est pr�sent� en f�vrier, lors d'une rencontre entre l'Estonie et la Bulgarie. Sur un site de paris, 5 millions d'euros ont �t� mis�s sur le fait que le match compterait quatre buts. Un montant bien au-dessus des moyennes observ�es par le site en temps normal. R�sultat final : Estonie 2 Bulgarie 2. Depuis sa r��lection � la t�te de la Fifa en juin, Sepp Blatter a fait de la lutte contre les matches truqu�s sa priorit�, cens� redonner sa cr�dibilit� � l'organisme mondial, r�cemment entach� par des affaires de corruption. En marge des rencontres entre le Br�sil et l'Allemagne, la Fifa a suspendu � vie six arbitres soup�onn�s d'avoir truqu� des rencontres en f�vrier dernier. La lutte contre les matches truqu�s, un �cran de fum�e ? Mais un groupe de pression estime que ce red�ploiement strat�gique est un �cran de fum�e visant � masquer le manque de transparence au niveau de la gestion financi�re des f�d�rations. �C'est un tr�s bon coup marketing, a d�clar� David Larkin, le leader de ce groupe de pression, mais en partant � la chasse aux matches truqu�s, ils n'arrangent rien. Ils fouillent partout, sauf bien s�r dans les comptes et les dossier secrets de la Fifa�. � l'origine, les matches amicaux �taient l'occasion pour les s�lectionneurs de mettre en place de nouvelles tactiques avant d'aborder les comp�titions officielles. Ce sont, d�sormais, des �v�nements qui attirent les foules et g�n�rent �norm�ment d'argent, et dont les recettes font beaucoup d'envieux. �Il y a ceux qui utilisent les matches amicaux pour des raisons sportives, et les autres qui les organisent uniquement pour des raisons financi�res�, a d�clar� Umberto Gandini, un membre de l'�quipe dirigeante du Milan AC. La corruption qui gangr�ne la Fifa et les instances dirigeantes du football semble �tre bien plus profonde qu'il n'y para�t, comme le d�montre l'enqu�te du New York Times. ll faudra plus qu'une vague de suspensions � vie de certains cadres pour laver compl�tement l'image de la Fifa. Apr�s 13 ans de pr�sidence, Sepp Blatter commence � voir les dossiers sensibles s'accumuler. Le mandat de trop pour le Suisse ?