Onze ans après, les victimes du Printemps noir continuent de réclamer justice. Dans la matinée du samedi 22 juin dernier, des dizaines de personnes, des proches des victimes et d'autres citoyens se sont recueillis à la mémoire des victimes du printemps de 2001, au cimetière des martyrs à Akbou. La commémoration a été organisée par l'Association des victimes du Printemps noir agréée en mai 2013 après onze ans de démarche administrative sans relâche. «Si plus de onze ans sont passés depuis ces tragiques évènements qui ont endeuillé la Kabylie, des milliers de blessés continuent de vivre dans la solitude, les souffrances physiques et morales de leurs blessures, sans oublier la souffrance des proches des victimes assassinées», a écrit, dans sa déclaration, l'association qui brandit sa première revendication. «Nous exigeons la réouverture des enquêtes judiciaires afin de retrouver et d'introduire devant une cour de justice civile les responsables militaires qui ont donné les ordres de tirer sur les manifestants et démasquer ceux qui n'ont pas ordonné de faire cesser le carnage», a rapporté Sofiane Ikken, président de l'association qui est aussi une victime du printemps de 2001. «Cent vingt-six personnes ont été massacrées dans des actes criminels avec préméditation. Les articles 255, 256, et 257 du code pénal doivent être appliqués à l'encontre des responsables de ces massacres», ajoute, d'un ton ferme, cet avocat de profession. «Les victimes de cette tragédie nationale pèseront de tout leur poids pour faire appliquer la loi et n'excluent nullement de faire appel à des instances internationales spécialisées dans le domaine», a-t-il averti avant d'ajouter «aux teneurs de décision de s'exprimer clairement et annoncer publiquement leur intention de prendre en charge ce dossier des victimes du Printemps Noir, qui est resté en suspens depuis douze ans», a-t-il exigé. L'association précise, en outre, que son champ d'action est d'abord communal et lance un appel à toutes personnes intéressées dans les autres communes de Béjaïa pour l'ouverture de bureaux. «L'association a aussi comme objectif la prise en charge des doléances des victimes du printemps noir et nous lançons un appel à toutes les victimes du printemps noir de Béjaïa afin de prendre attache avec nous», ajoute-t-il.