Le MDS retrouve peu à peu sa cohérence après la crise interne qui l'a ébranlé. Mais cette remise en selle ne s'est pas faite sans préjudice en ce sens où le mouvement a perdu, dans cette bataille, trois membres de son bureau national. « Ils se situent de fait en dehors du MDS », a tranché Ahmed Meliani, nouveau secrétaire général par intérim, au cours d'une conférence de presse animée, hier, au siège du parti. Le conseil national du MDS, qui s'est réuni, jeudi dernier, en session ordinaire, a programmé la tenue de son deuxième congrès national pour les 21 et 22 décembre prochain. Cela étant dit, Meliani, avec des tournures propres au MDS, a passé en revue les derniers rebondissements survenus au sommet de l'Etat. En effet, dans une déclaration rédigée dans le style du défunt Hachemi Cherif, il a estimé que « l'avènement de Belkhadem procède d'une volonté de donner un surcroît de gages aux islamistes à travers la volonté, clairement affichée, d'approfondir le processus dit de réconciliation pour porter la collusion islamo-conservatrice rentière à un degré supérieur ». Usant d'un lexique à la limite du corrosif, le conférencier a qualifié Abdelaziz Belkhadem de « tâcheron zélé » d'une révision constitutionnelle qui, selon M. Meliani, « ouvrirait la voie royale au prolongement du mandat et au renforcement des pouvoirs présidentiels nécessaires à Bouteflika ou à un de ses alter ego pour conforter et mener à terme son projet islamo-conservateur ». Cependant, l'orateur s'interdit de réduire la crise à une question d'hommes. « Le système, aveuglé par les intérêts étroits des couches rentières, refuse de voir la nécessité d'un véritable projet en mesure de l'insérer avantageusement dans une démarche de développement général durable », a-t-il expliqué. L'Algérie, selon le MDS, a plus que jamais besoin d'une constitution qui « consacre la victoire de la société sur les forces rétrogrades, qui consacre la modernité de l'Etat par la séparation du politique et du religieux, la consécration de la citoyenneté, de l'égalité entre hommes et femmes et la protection des libertés individuelles et collectives ». Afin d'arrêter cette « dérive », le parti de feu Hachemi Cherif appelle « l'ensemble des forces démocratiques et patriotiques pour reprendre l'initiative historique, construire un nouveau consensus démocratique fondé sur les valeurs universelles et engager une dynamique de sortie de crise ».