François Leroux, directeur des activités internationales à l'Ecole des hautes études commerciales (HEC) de Montréal, effectue une visite de travail de deux jours à Alger. Un déplacement qui vise, selon lui, « à rehausser l'image de HEC en Algérie et proposer l'expertise de son école pour accompagner le développement économique de notre pays ». Grande école de gestion de calibre international (22% d'étudiants internationaux), HEC Montréal accueille des étudiants en provenance d'une soixantaine de pays. Son corps professoral est composé de plus de 225 professeurs. Fondée, en 1907, cette école de commerce est parmi les trois plus anciennes de l'Amérique du Nord. Elle met l'accent sur les échanges internationaux, la qualité du français, l'apprentissage des langues (anglais et espagnol) et le développement d'habiletés technologiques. Sur ce dernier point, elle a mis sur pied un programme qui permet d'intégrer la technologie à l'expérience des étudiants par l'utilisation intensive de l'ordinateur portatif. « Beaucoup choisissent notre établissement parce qu'il se trouve à Montréal, qui a les avantages d'une grande ville cosmopolite, multiculturelle et parfaitement bilingue », souligne M. Leroux. Quels sont les domaines qui pourraient intéresser l'Algérie ? Notre interlocuteur identifie quelques-uns : le secteur de l'énergie, la gestion scientifique dans le domaine de la santé, la gestion du changement et la formation des fonctionnaires et des banquiers. Dans ce contexte, il faut savoir que les facteurs de succès de l'implantation des technologies de l'information et de la communication (TIC) sont la connectivité (10%), les équipements et logiciels (15%) et le capital humain, formation du personnel, culture organisationnelle, processus de travail et d'affaires (75%). Piloter un changement majeur, c'est savoir traiter de quatre enjeux : rationnels (construire un système plus performant), humains (mobiliser les personnes impliquées), politiques (susciter la collaboration d'acteurs divergents et symbolique (donner du sens au changement). L'économie algérienne est en pleine période de transition et elle a besoin d'opérer ce genre de mutation. Nazim Omar Kahia-Tani est un ancien diplômé de cet établissement. Il est actuellement responsable adjoint de l'antenne ouest Oran du programme euro-développement PME. Il a longtemps hésité avant de rentrer définitivement au pays, mais a fini par franchir le pas. Il est favorable à « la création d'un réseau HEC pour maintenir le contact entre les étudiants qui souhaitent retourner en Algérie et les aider ainsi à voir plus clair dans leurs projets futurs ». L'ambassadeur du Canada en Algérie s'est dit aussi prêt à appuyer ses initiatives. « Le pays a évolué. On voit la volonté, le dynamisme et la croissance », souligne-t-il.