Une réunion entre l'Algérie et le Club de Paris doit statuer mercredi sur une demande de remboursement par anticipation d'une dette de 8 milliards de dollars sur un stock de 15,5 milliards. Le 5 avril dernier, une réunion de ce même Club, qui gère la dette publique, a examiné la demande algérienne introduite officiellement à la mi-mars. Le processus a été enclenché après l'obtention de l'effacement de la dette russe. Selon le représentant du gouvernement algérien, un accord de principe a été obtenu, mais il reste à le formaliser par un accord multilatéral qui ouvrira la voie à des accords bilatéraux avec chaque pays créancier. Si le processus n'a pas encore abouti officiellement, il faut espérer un résultat positif vu les circonstances par lesquelles l'Algérie est passée pour gérer cet endettement durant la décennie écoulée. Le gouvernement a déjà pris les devants. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères en visite aux Etats-Unis à la mi-avril a déjà obtenu un accord de principe de la part du gouvernement américain exprimé par la secrétaire d'Etat en personne. Le processus avec le Club de Paris devrait être suivi par une autre négociation pour rembourser par anticipation 1 milliard de dollars avec le Club de Londres. Il y a une douzaine d'années, l'Algérie avait vécu un processus inverse, celui des négociations avec les deux Clubs pour rééchelonner sa dette extérieure au prix de grands sacrifices qui ont abouti à la fermeture de 1000 entreprises et une perte de 400 000 emplois. Depuis l'année 2000, les recettes des hydrocarbures aidant, le stock de la dette a été divisé par deux et d'ici la fin de l'année 2006 cette dette extérieure va devenir un vieux souvenir. La politique du paiement anticipé de la dette entamée depuis 2004 est en train de porter ses fruits. Elle recèle une symbolique historique qui efface l'image d'une Algérie réduite à la mendicité internationale. Cette politique de désendettement s'est accompagnée d'une utilisation des ressources stockées dans les banques publiques par les entreprises à la recherche de crédits, méthode qui évite l'endettement extérieur. Si le processus avec les deux Clubs aboutit, l'année 2006 restera dans les annales de l'histoire avec un stock de la dette qui sera égal à 10% des recettes extérieures, soit un niveau d'endettement insignifiant.