Entre 1985 et 2005, l'Algérie a versé 117,9 milliards de dollars de remboursement du principal et 34 milliards de dollars d´intérêts. Véritable goulot d'étranglement pour l'économie nationale, la dette algérienne se réduit d'année en année. Elle est, en effet, passée de 36 à 15,6 milliards de dollars en moins de six ans. Les autorités financières comptent en finir avec ce fardeau le plus tôt possible, à travers la reconversion et/ou le paiement par anticipation. La moitié de la somme restante, à savoir 8 milliards de dollars fera l'objet de discussions, le 10 mai en cours entre le ministre algérien des Finances, Mourad Medelci et les responsables du Club de Paris. A noter que les pays membres du Club de Paris s´étaient réunis dans la capitale française le 5 avril pour examiner la demande de remboursement anticipé de la dette algérienne, introduite officiellement par l´Algérie à la mi-mars 2006, a affirmé, mardi le grand argentier du pays en marge d'une réunion avec la délégation du Medef, à Alger. La réunion d´avril a permis, ajoute M. Medelci, «un échange de vues durant lequel il a été noté qu´il n´y avait pas d´objection de principe à la demande formulée par l´Algérie». Le ministre algérien des Finances souhaite que la réunion du 10 mai «soit non seulement l´occasion de faire avancer le dossier de la dette, mais aussi de signer un accord multilatéral» avec ce club de créanciers publics. Si un accord multilatéral est signé lors de cette rencontre, "nous pourrons très rapidement signer avec chacun des pays membres du Club de Paris des accords bilatéraux", a précisé le ministre. Allusion aux discussions qui sont actuellement en cours avec plusieurs pays européens, notamment, la France, l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni. D'ailleurs, M.Medelci a indiqué que l'Algérie avait fait une demande de paiement par anticipation de sa dette avec le Club de Londres. Une dette estimée à un milliard de dollars. Se voulant plus précis, le ministre a précisé que la Banque d'Algérie «gère ce volet dans des conditions qui permettront probablement, d´ici à la fin de l´année, d´opérer le paiement anticipé». En outre, l´Algérie a obtenu de la France que sa dette, estimée à 3 milliards d´euros environ, soit «systématiquement transformée en contrats pour les entreprises françaises» désirant investir en Algérie. Il y a lieu de rappeler que lors de sa dernière conférence de presse tenue il y a un mois à Djenan El Mithak, le chef du gouvernement M.Ahmed Ouyahia avait déclaré que l´Algérie a demandé au Club de Paris le remboursement anticipé de toute la dette publique rééchelonnée d´un montant de près de 8 milliards de dollars et va faire de même auprès du Club de Londres pour le paiement anticipé de la dette commerciale à hauteur d´un milliard de dollars. Le dossier du paiement par anticipation de la dette algérienne auprès du Club de Londres a été défendu par Mohamed Bedjaoui, lors de sa dernière visite aux Etats-Unis. Un séjour au cours duquel Condoleezza Rice avait assuré le chef de la diplomatie algérienne que les Etats-Unis pèseront de tout leur poids pour faciliter le règlement de la dette algérienne. Dans une conjoncture économique caractérisée par une embellie financière générée par l'augmentation des prix du pétrole qui frôlent actuellement les 80 dollars le baril, l'Algérie est à l'abri -du moins pour le moment- d'une nouvelle crise économique à l'image de celle de la fin des années 80. Le sacrifice est considérable, puisque entre 1985 et 2005, l'Algérie a versé 117,9 milliards de dollars, dont près de 84 milliards de dollars de remboursement du principal et 34 milliards de dollars d´intérêts, selon Medelci.