Le Rassemblement national démocratique (RND) a «finalement» pu renouveler ses structures (commission et autres) au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN), contrairement au FLN, dont le renouvellement des instances ravive une fois de plus les hostilités. Au RND, après des séances houleuses consacrées au débat sur cette élection, les proches d'Ahmed Ouyahia ont décidé de se retirer et de ne pas se porter candidats aux postes de responsabilité afin d'éviter une nouvelle crise au sein du parti. La conjoncture actuelle caractérisée par l'absence du Président, en convalescence en France depuis plus de deux mois, ne s'y prête pas. Les proches et les opposants à Ouyahia ont conclu une sorte de trêve en attendant de meilleurs jours. Ainsi, l'ex-bras droit d'Ahmed Ouyahia, ex-secrétaire général du RND, Abdessalem Bouchouareb, n'a pas présenté sa candidature au poste de vice-président de l'APN. Chihab Seddik, connu pour être un très proche d'Ouyahia, a fait de même. Néanmoins hier, au terme d'une élection, qui s'est déroulée dans le calme, selon Mme Nouara Djaâfar, le groupe parlementaire de cette formation a désigné de nouvelles figures. Ainsi ont été élus vice-présidents de l'Assemblée Torchi Boudjemaa, Amine Senoussi et Ourida Kessal, alors que Belkacem Barkat, Fouad Benmerabet et Talha Houda ont été élus présidents de commission. Par contre, aux postes de vice-présidents de commission, les députés du RND ont retenu les candidatures de Nacéra Boulfelfel, Meskini Fatiha, Ouakni Zina et Abiri Sid Ahmed, alors qu'au poste de rapporteurs de commission, on citera Mohamed Tayeb Salet, Akacha Ziar, Boussaha Samira et Chafi Zoubida. Cependant, le sort de Miloud Chorfi, l'inamovible chef de groupe parlementaire et aussi proche de l'ex-SG, demeure inconnu. Selon certaines indiscrétions, la candidature de M. Chorfi au poste de président du groupe parlementaire ne sera pas retenue, car beaucoup de députés le contestent, alors que d'autres estiment que son dossier sera tranché par Bensalah qui désignera, comme le stipule le statut du parti, le nouveau chef de groupe parlementaire. Mme Nouara Djaâfar rappelle, dans ce sens, les instructions données par le secrétaire général par intérim, Abdelkader Bensalah, concernant le renouvellement des instances. Des postes à pourvoir à l'APN «Bensalah est contre les désignations, il veut que l'on se réfère à l'urne pour l'élection des membres de toutes les instances de l'APN. Donc, nous ne savons pas si Bensalah va rompre avec la tradition de la désignation du président du groupe parlementaire», explique la chargée de communication au RND. Il y a lieu de rappeler que le congrès du RND est fixé pour le mois de décembre prochain. Par ailleurs, le renouvellement des instances du FLN est prévu pour aujourd'hui. Rappelons qu'un nouveau bras de fer oppose actuellement les députés de l'ex-parti unique qui sont pour l'élection des représentants du FLN aux postes à pourvoir à l'APN et ceux qui sont pour leur désignation par la direction du parti. D'aucuns s'interrogent sur le crédit accordé à cette direction. «A notre sens, le recours à une élection est la meilleure manière d'éviter d'en arriver aux mains et d'aiguiser les armes. Certes, les députés du FLN étaient habitués au mode de désignation, mais actuellement, la situation frôle l'embrasement, il est alors nécessaire de jouer la carte de l'apaisement», explique un opposant à l'ex-secrétaire général, M. Belkhadem. Quoi qu'il en soit, la convalescence en quelque sorte du chef de l'ex-Alliance présidentielle, à savoir le chef de l'Etat, intervenant qui plus est dans une conjoncture politique nationale pour le moins délétère, en raison des enjeux de pouvoir posés en ce moment sur la table, semble ainsi tétaniser en tout cas les partis au pouvoir au point de préférer d'être mis en mode «off».