L'accès de la femme algérienne à des postes politiques n'est pas pour demain. Et pour cause, les derniers remaniements opérés par les groupes parlementaires dans la perspective du renouvellement des instances de l'APN montrent la domination par les hommes des postes exécutifs. Depuis la tenue des élections législatives de 2007, aucune femme n'a occupé le poste de vice-président de l'APN. Les cinq partis (FLN, RND, MSP, RCD, PT) et le groupe des députés indépendants partageant les neuf vice-présidences n'ont pas jugé utile de confier à une femme la mission de seconder Abdelaziz Ziari, président de l'APN. Par ailleurs, la secrétaire générale du PT, Mme Louisa Hanoune, est la seule femme qui préside un groupe parlementaire sur les sept groupes existants. Le PT a confié également la présidence de la commission des affaires économiques de la chambre basse à la députée de Blida, Zoubida Kherbache. Elle est pour le moment la seule femme à présider une commission permanente de l'APN. Les parlementaires du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui viennent de renouveler leurs représentants au niveau des instances de l'assemblée nationale n'ont élu que des hommes. La seule femme députée de ce parti, Leila Hadj Arab, qui a présenté sa candidature pour la présidence de la commission de la culture, a été battue par le député Tahar Besbas. Pour sa part, le groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND) a procédé à la désignation d'hommes à tous les postes. Le parti de Ahmed Ouyahia détient deux vice-présidences de l'APN, trois présidences et une vice-présidence de commissions. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) n'a pas dérogé à la règle, puisque aucune femme de ce parti n'a eu l'honneur d'occuper un poste de responsabilité au niveau de l'hémicycle Zighout Youcef. Pourtant, la première femme à avoir occupé le poste de vice-président de l'APN en 1997 était militante du MSP, en l'occurrence Mme Aïcha Belhadjar. De leur côté, les députés du FLN n'ont élu aucune femme au niveau des instances de l'assemblée nationale. Les députés du FLN éliront aujourd'hui leurs représentants au niveau des instances de l'APN. Contactée hier, la présidente du Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Cidef), Mme Nadia Aït Zaï, accuse les partis politiques d'être à l'origine de la non-participation des femmes à la vie politique. «C'est aux partis politiques de promouvoir les femmes dans les instances dirigeantes et au niveau de l'APN», souligne Mme Aït Zaï en regrettant l'existence d'une loi organique qui fait obligation aux partis d'intégrer 30% de femmes dans leurs listes électorales. «Si la loi prévoit des sanctions tel le rejet des listes électorales qui n'intègrent pas 30% de femmes, les partis s'y plieront sans aucun doute», explique notre interlocutrice. Et d'ajouter : «L'acceptation du quota de 30% tel que nous le souhaitons changera le visage politique de notre pays», indique notre source, en appelant les partis politiques à recruter des femmes dans la société civile. Pour rappel, 30 femmes (11 du PT, 11 du FLN, 1 du RND, 1 du RCD…) siègent dans une APN composée de 380 députés. Le MSP et le FNA n'ont aucune femme députée.