A son arrivée à La Paz dans la nuit de mercredi à jeudi, le président Evo Morales a pu compter sur le soutien de nombreux pays d'Amérique latine, scandalisés par le traitement réservé au Président après son escale contrainte à Vienne. De retour de son voyage à Moscou, l'avion du Président a été interdit de survol de l'espace aérien français, portugais et espagnol, ce qui a obligé l'avion à se poser à l'aéroport de Vienne. Soupçonné de transporter l'ex-informaticien de la NSA, Edward Snowden, Evo Morales a erré pendant 13 heures à l'aéroport de Vienne, avant de pouvoir retourner en Bolivie. Moscou a condamné hier l'attitude des pays européens pour avoir refusé le survol de leur espace aérien, bafouant les conventions internationales. Le ministre russe des Affaires étrangères a signalé, dans un communiqué, que «l'attitude de la France, l'Espagne et le Portugal ne peut être guère considérée comme un acte amical envers la Bolivie, ainsi que la Russie ». Pour se défendre, Paris a tenu à communiquer son embarras quant à cet incident diplomatique qui lui a valu les blâmes de nombreux pays où les ambassades de France ont été prises d'assaut par les populations sud-américaines. Des confusions sont apparues dans les messages prononcés respectivement par François Hollande et Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères. Le président français s'est excusé en indiquant qu'il y avait «des informations contradictoires sur les passagers qui étaient à bord». Les soupçons qui ont amené la France à refuser le survol de son espace aérien par l'avion de Morales, trouvent leurs origines dans la demande d'asile formulée par Edward Snowden auprès de nombreux pays, notamment la Bolivie, alors qu'il est encore bloqué dans un des aéroports de la capitale moscovite après annulation de son passeport par les Etats-Unis qui réclament toujours son extradition.
