Il est très maigre le bilan de l'Assemblée populaire nationale (APN). A l'exception du projet de loi portant organisation de la profession d'avocat et celui régissant l'activité commerciale, aucun autre texte de loi à l'ordre du jour de cette session n'a vu le jour. Le rythme de la Chambre basse du Parlement était à son plus bas niveau. L'hibernation des députés était visible à tel point que même le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, l'a ouvertement décrié. En effet, hier à l'occasion de la clôture de la session de printemps, M. Bensalah a reconnu que l'action législative du Sénat n'a pas connu l'intensité habituelle. Selon lui, le nombre de textes de loi traités et adoptés lors de cette session était modeste. Fidèle à son discours, Bensalah s'est attaqué à ceux qui évoquent avec insistance les conséquences de l'absence du président de la République. Pour sa part, Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l'APN, a tenté de défendre l'institution qu'il préside. Il dira, à l'encontre des personnes qui remettent en cause la crédibilité de l'Assemblée, qu'«il ne serait pas juste de qualifier l'Assemblée de béni-oui-oui ou de chambre d'enregistrement, car le multipartisme est une réalité probante et non une simple vitrine publicitaire». Devant le Premier ministre et son équipe gouvernementale, le président de l'APN est revenu sur le dossier de la corruption et la question portant sur l'ouverture d'un débat formulée par un député et rejetée par le bureau de l'Assemblée. Pour Ould Khelifa, seule la justice, étant indépendante, est habilitée à rendre des jugements et à porter des accusations dans les affaires de spoliation des biens publics. Il a, dans ce sens, mis en garde contre la «politisation» des affaires de détournement de deniers publics qui, précise-t-il, «est un crime impardonnable». En qualifiant de fléau du siècle la corruption, M. Ould Khelifa pense que «ce serait faire dans la précipitation et l'injustice que de généraliser les accusations de corruption et d'ignorer le grand nombre de cadres nationaux, engagés dans la culture de l'Etat et veillant à la préservation des biens publics». Notons par ailleurs que l'installation du bureau de l'APN est reportée à la prochaine session d'automne. Et la clôture de la session de printemps s'est faite avec l'ancien bureau, en raison de la crise qui secoue le FLN…