Les promeneurs se sont délectés du 5 au 7 juillet. Des Peugeot 203, (dont l'une d'elles, tenez-vous bien, n'affiche que 22 000 km au compteur), des 404 coupé et familiale, des 403, des Ford premier Escort coupé sport, une Simca Versailles, des Citroën, la DS 21 et une 11 légère traction avant, des Volkswagen 1302 (ou Coccinelle), une mini Austin, et des Renault (R16 et R17) des années 1970. La plupart de ces véhicules datent d'au moins 50 ans. Les clous de l'exposition ont été incontestablement une Peugeot 201 de 1929 et une américaine, une Oldsmobile de 1935. Si la première a dû être transportée d'Alger sur un camion, l'Oldsmobile, plus audacieuse, a défié les nouveaux 4x4 et autres bolides sur le même itinéraire. La Ligue des sports mécaniques de la wilaya de Béjaïa a réussi le pari de réunir, pour la deuxième année consécutive, la quarantaine de voitures de collection recensées à travers le pays, pour le plaisir d'une foule de visiteurs assez nostalgiques. Venues d'Alger, de Blida, de Sidi Bel Abbès, d'Oran, de Sétif, de Constantine, de Batna, de Annaba, elles ont roulé jusqu'à Béjaïa, sans avoir rencontré le moindre pépin sur la route. A noter que pour garder la classification de voiture de collection, elles doivent toutes garder leur moteur d'origine. Le secret ? C'est que leurs propriétaires respectifs leur prodiguent tous les égards. Bon nombre les entretiennent eux-mêmes. Comme l'exemple du Harrachi, Kamel Rabet, mécanicien de son état, spécialisé dans ces voitures intemporelles. Il est venu avec son copropriétaire, Kamel Ziane, exhiber une 203, d'un métallisé noir étincelant, affichant sur la plaque minéralogique l'année 1958. La carrosserie est indemne de toute rainure ou cabossage. Pas le moindre enfoncement. Elle garde jalousement intact, depuis 1958, son salon cuir beige. Le moteur 7 cv, 4 cylindres en ligne est d'origine. Il faut dire aussi que les deux compères ne la sortent que pour les grandes occasions, les expositions et les locations pour des apparitions à l'écran. La rareté et la cherté des pièces de rechange leur recommandent de rouler avec modération. Pour l'instant, pour s'approvisionner, ils fouinent dans les casses d'autos. L'adresse la plus connue, selon les exposants, pour pouvoir se procurer des pièces d'époque est la région de Batna. Mais on compte «agrandir le champ du potentiel réseau de revendeurs grâce à internet» et l'idée de lancer un forum est à «un stade avancé». Dalila Bouktit, présidente de la Ligue des sports mécaniques de Béjaïa, explique que l'événement «entre dans le programme de vulgarisation et de relance de cette activité sportive». Un programme stimulé par le rallye féminin organisé il y a peu. Alors que la ville de Béjaïa n'a pas vécu de joute mécanique d'envergure depuis le début des années 1970. A signaler que l'exposition du front de mer se veut également un cachet social et festif, car d'autres manifestations l'ont accompagnée, comme des visites guidées réservées aux pensionnaires des centres pour personnes âgées et des orphelins de la DAS, une campagne de sensibilisation sur les méfaits de la drogue, avec le concours de la Sûreté de wilaya, une conférence sur l'autisme et des galas artistiques en soirée.