Les participants à la réunion, organisée, hier par le syndicat des retraités de l'éducation d'Alger au siège de l'UGTA, ont été unanimes à dénoncer le « silence » du ministère de l'Education nationale à propos du dossier des logements de fonction et d'astreinte. En juin 2005, pour rappel, des mises en demeure ont été adressées aux retraités du secteur qui occupent encore les logements de fonction ou d'astreinte. Un délai de 30 jours leur a été accordé pour libérer les lieux. Cette démarche a immédiatement provoqué la levée des boucliers de la part des concernés réunis autour de ce syndicat, né officiellement le 12 juillet de la même année, et placé sous l'égide de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR). Cette réaction a poussé les autorités à geler les mises en demeure en question. Les participants à cette réunion projettent d'organiser un rassemblement devant le siège du département de Boubekeur Benbouzid, afin d'exiger une solution « définitive et équitable ». Mais avant d'entreprendre cette action de protestation, ils devraient attendre la tenue de l'assemblée générale élective de la coordination nationale des travailleurs retraités de l'éducation. Celle-ci sera suivie d'une conférence nationale sur les retraités de l'éducation qui aura lieu en juin prochain. « La date du rassemblement sera arrêtée par la coordination. C'est pour avoir plus de poids », explique Ghaleb Ghouri, président du syndicat des retraités de l'éducation de la capitale. Outre le « silence de la tutelle », les retraités de l'éducation dénoncent ce qu'ils qualifient de « harcèlement » qu'ils subissent continuellement. « Nous faisons quotidiennement face à des problèmes qu'on nous pose au niveau des établissements scolaires », affirme M. Ghouri, qui précise que se sont là les retombées du manque de propositions de la part de la tutelle. L'orateur a rappelé, à ce propos, les points inscrits dans la motion votée par l'assemblée générale du syndicat, tenue le 23 janvier dernier, soumis au ministère de tutelle. « Les participants à l'assemblée générale ont exprimé leur inquiétude, se disant ne pas être tranquilles du fait qu'aucune réponse ne parvienne de la part de la tutelle, surtout depuis qu'il n'y a plus de contact et que les portes se soient fermées. Cela est considéré de la part de l'ensemble des retraités de l'éducation comme étant une humiliation et une atteinte à la dignité de l'enseignant », note-t-on dans la motion. Le syndicat avait, en effet, réitéré ses revendications présentées en neuf points. Selon M. Ghouri, les retraités réclament, en priorité, « l'annulation immédiate, officielle et à titre individuel des décisions d'expulsion à l'encontre des retraités ne bénéficiant ni d'un logement ni d'un lot de terrain octroyés par l'Etat ». Les concernés, indique-t-on, vivent avec la peur au ventre d'être expulsés d'un moment à l'autre. « Il faut que cette situation cesse au plus vite », avance M. Ghouri. Le président du syndicat explique également que des retraités sont actuellement poursuivis en justice afin de les contraindre à libérer les logements qu'ils occupent. C'est dans ce sens que le syndicat « demande la cessation des poursuites judiciaires à l'encontre des collègues ». Cependant, l'organisation présidée par M. Ghouri ne prétend pas défendre les intérêts des « personnes étrangères au secteur de l'éducation qui occupent les logements de fonction ». L'ex-inspectrice de l'Académie d'Alger, faut-il le mentionner, avait annoncé une enquête dans le cadre de « l'assainissement des logements de fonction et d'astreinte ». Le représentant du syndicat affirme, quant à lui, qu'il n'y a pas eu d'enquête. « La tutelle fait cavalier seul, ce que nous dénonçons », s'emporte-t-il. Les retraités, selon le texte de la motion, « souhaitent que la tutelle trouve en collaboration avec le syndicat, une solution honorable ». Pour le règlement définitif de ce problème qui ne cesse d'inquiéter au plus haut point les concernés, le syndicat propose au département de Benbouzid « l'achat de logements, toute formule confondue, en exploitant les fonds des œuvres sociales et les mettre à la disposition des retraités ». M. Ghouri indique que son organisation est ouverte à tout dialogue susceptible de provoquer un dénouement en faveur des retraités de l'éducation.