En dépit d'une large disponibilité des produits de saison, des commerçants sans vergogne, cédant à l'appât du gain, se justifient par le déséquilibre existant entre l'offre et la demande. En dépit de toutes les déclarations rassurantes des responsables et à tous les niveaux, sur la disponibilité et les prix abordables des produits alimentaires, il est souvent très dur de voir que la réalité du marché est complètement aux antipodes. Déjà depuis la dernière semaine du mois de juin, la mercuriale a commencé son ascension. Chose que nous avons constaté dans les différents marchés de la ville de Constantine. Quelques heures avant le premier jour du mois sacré les prix des produits alimentaires, notamment les fruits et légumes, et les viandes, continuent de flamber à Constantine. L'exemple des dattes est le plus édifiant. Le produit très demandé pour la rupture du jeûne est passé hier à 350 DA le kg, alors qu'il ne faisait que 280 DA le kg, il y a quinze jours. Les fruits saisonniers ont eux aussi pris l'ascenseur, notamment l'abricot cédé il y a dix jours à 70 DA, il passera la barre de 100 DA le kg. Désormais, on ne peut se permettre un kilo de pêches ou de nectarines à moins de 140 DA le kg. Du côté des légumes, et mise à part une stabilité de la pomme de terre, disponible à profusion pour 35 DA le kg, en raison d'une bonne récolte, tous les autres produits ont vu leurs prix grimper. Il s'agit surtout de la tomate qui, bien qu'elle soit un produit de saison, a été cédée hier entre 80 et 100 DA le kg, alors que la laitue, très consommée durant le mois sacré est déjà à 100 DA le kg. Le scénario de l'année écoulée semble se répéter aussi pour des produits comme la courgette dont le prix est passé de 50 à 80 DA, et le poivron qui saute de 120 à 160 DA le kg. Cette augmentation des prix est valable aussi pour les produits d'importation très prisés pour la préparation des tadjines constantinois, notamment l'abricot sec vendu à 600 DA/kg, et les raisins secs au prix de 550 DA/kg. Alors que certains détaillants interrogés expliquent cette situation par un déséquilibre entre l'offre et la demande, pour une période conjoncturelle coïncidant avec le début du mois de Ramadhan, les grossistes du marché du Polygone dans la zone industrielle Palma dénoncent la spéculation pratiquée par certains pour s'enrichir au détriment des bourses moyennes. «Aucune augmentation n'a été décidée à notre niveau, ni dans les fruits ni dans les légumes ; nous avons maintenu des prix stable plusieurs semaines avant le mois sacré ; tous les détaillants qui profitent pour augmenter les prix font dans la spéculation», soutiennent des grossistes approchés au marché de gros du Polygone.