Dans un récent rapport, l'ONU a établi que plus de 1,7 million de réfugiés syriens avaient fui vers la Jordanie, la Turquie et le Liban. Il a par ailleurs été précisé que le pays du Cèdre avait accueilli plus de 587 000 réfugiés depuis le début du conflit syrien. Seulement, l'ambassadeur du Liban à l'ONU, Nawaf Salam, a indiqué que ces derniers dépassaient le million en territoire libanais. Ce chiffre prend en compte les Syriens entrés sans avoir demandé l'asile politique et qui vivent chez des amis libanais ou de la famille installée au Liban, une réalité sociale prégnante quand on connaît les liens qu'entretiennent les deux peuples. De plus, le Liban accueille 500 000 réfugiés Palestiniens. La question des réfugiés est problématique au Liban, car elle menace sans cesse de compliquer l'équation confessionnelle déjà complexe, dans un pays qui a connu la guerre civile dans les années 1980. Le conflit syrien exacerbe par ailleurs les tensions confessionnelles au sein du pays. Plus tôt dans la semaine, un attentat à la bombe a fait 53 blessés dans le quartier de Bir Al Abed, dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah chiite. L'attaque a été revendiquée par un groupuscule peu connu, Brigade 313, se décrivant comme «islamique» . Les autorités religieuses chiites ont annoncé, pour leur part, ne pas «vouloir de revanche», et ce, afin d'apaiser des tensions déjà très vives entre sunnites et chiites.