Un réveil matinal très particulier hier pour les Algérois. Un réveil en sursaut accompagné d'une forte sensation de peur. Les téléphones commencent à sonner dès l'aube. De nombreuses personnes sont inquiètes sur le sort de leurs proches, notamment ceux qui habitent des vieilles bâtisses. Pas d'effondrement d'immeuble. Les habitants de la capitale ont échappé au pire. Mais la menace de ces vieux quartiers est réelle pour la vie des milliers de personnes de la capitale. Le débat refait surface à chaque fois qu'il y a un séisme. Hier encore, la secousse tellurique de 5,1 degrés qui a secoué, vers 4h, la localité de Hammam Melouane, située à 40 km au sud d'Alger, a été fortement ressentie dans la capitale et les wilayas limitrophes, notamment Blida et Boumerdès. Le séisme a provoqué un mouvement de panique juste après l'heure d'el imsak. La Protection civile a enregistré 4 blessés dans la wilaya d'Alger. «Ce n'est pas le séisme qui a causé des blessures aux gens, mais plutôt la panique», a déclaré un officier de la Protection civile. D'ailleurs, une personne s'est jetée par la fenêtre de son appartement au deuxième étage dans la localité d'El Achour. D'autres victimes souffrent de fractures et d'entorses. Fort heureusement, il n'y a pas eu de mort. Bien qu'elles se soient familiarisées depuis des années avec les séismes, de nombreuses personnes réagissent à chaque fois par la fuite. Ce qui cause des blessés et, dans certains cas, des morts. La préparation des Algériens pour ce genre de situation s'impose. D'autant plus que l'Algérie est touchée par ce phénomène naturel. Le 21 mai 2003, le tremblement de terre qui a frappé Boumerdès a fait près de 3000 morts et 10 000 blessés. Ce mauvais souvenir reste ancré dans l'esprit des personnes ayant vécu ce moment horrible. Dix ans après, certains n'arrivent toujours pas à s'en remettre. La prise en charge psychologique demeure insuffisante pour ces gens qui se souviennent toujours de l'effroyable tremblement de terre de Boumerdès.