Le marché de l'Assihar, situé à Guetaâ El Oued, dans la ville de Tamanrasset, a été entièrement ravagé par un important incendie qui s'est déclaré jeudi vers 21h30. Peu après la rupture du jeûne, la population de l'Ahaggar a assisté à une calamité à nulle autre pareille. La fameuse braderie de l'Assihar, où se déroule annuellement la foire touareg, s'est entièrement consumée sous le regard impuissant des habitants. Selon les informations recueillies sur place, le nombre de boutiques touchées par le feu oscille entre 500 et 540. Une source auprès de la direction du commerce fait état de «460 magasins, toutes activités confondues, inscrits officiellement au registre du commerce. Cependant il va falloir qu'on procède au recensement de tous les sinistrés pour évaluer les pertes», a-t-elle confié dans une atmosphère délétère et incommode à cause de la fumée noire qui se dégage des boutiques en feu. Ce qu'il faut retenir pour le moment, c'est que le premier bilan du sinistre renseigne sur l'ampleur des dégâts. Même si les chiffres sur les pertes matérielles ne sont pas encore exhaustifs, le constat que nous avons difficilement établi sur place montre néanmoins l'importance des dommages occasionnés par l'incendie. Les boutiques et les stands, gérés pour la majorité par des ressortissants subsahariens, sont totalement partis en fumée. Les éléments de l'unité principale de la Protection civile, renforcés par ceux du poste avancé du même corps, dépêchés sur les lieux, ont maîtrisé la situation et réussi à éviter la propagation des flammes vers les structures adjacentes, à savoir le bureau de poste et les sièges de l'agence locale de l'Ansej et de la direction de zone de l'ADE. Fort heureusement, aucune perte humaine n'a été signalée, hormis quelques victimes qui, incommodée par la fumée, ont été évacuées vers l'établissement public hospitalier d'Amechouen, situé à quelques encablures de l'endroit du sinistre. Evoquant les causes de l'incendie, certains témoins disent que le feu serait parti d'un court-circuit qui s'est déclaré dans un magasin d'habillement à côté duquel se trouvent des magasins de matelas, tandis que d'autres soutiennent que l'incendie serait dû à l'explosion d'une bonbonne de gaz. La piste de l'acte criminel n'est cependant pas écartée.