Trois cents travailleurs de l'unité Trans-Canal d'Oued Fodda ont observé hier un sit-in devant le siège de l'usine pour réclamer la libération de leur directeur qui a été incarcéré la veille pour « entrave à une décision des pouvoirs publics ». Selon des témoignages recueillis au siège de l'entreprise, l'intéressé a été emmené de son bureau, le matin, par des éléments de la police, avant d'être présenté, au milieu de l'après-midi, au magistrat du tribunal d'El Attaf, qui l'a placé sous mandat de dépôt sur plainte de la wilaya, apprend-on. Selon des sources de l'administration, le responsable de l'unité, Mahdjoub Araibi Hafidh, aurait refusé l'accès à l'entreprise de réalisation chargée du projet de construction d'un CFPA sur le terrain mitoyen à l'entreprise Trans-Canal et que celle-ci utilise depuis l'indépendance pour l'entreposage de ses produits, essentiellement des canaux d'irrigation et d'AEP en béton. A en croire les mêmes sources, Trans-Canal « ne détient aucun document officiel sur cet espace ». Le PDG de Trans-Canal Centre, dont dépend l'unité d'Oued Fodda, venu spécialement d'Alger, n'est pas du même avis et affirme que le terrain en question, d'une superficie d'un hectare, appartient de droit à l'entreprise dans la mesure où, dit-il, « nous l'exploitons depuis plusieurs décennies et nous avons même engagé une procédure d'acquisition auprès des domaines et nous avons prévu d'y implanter une nouvelle unité de production avec des partenaires étrangers ». Et d'ajouter : « Les autorités de la wilaya n'avaient pas le droit de l'attribuer à notre insu pour en faire, semble-t-il, un centre de formation professionnelle. » Le premier responsable de Trans-Canal a, en outre, dénoncé la manière dont on a jeté en prison un cadre de l'Etat qui, d'après lui, a contribué énormément au redressement de cette unité économique qui approvisionne de nombreux projets d'irrigation et d'AEP à travers le pays en canalisations. « Nous ne sommes pas dans une jungle et les autorités de la wilaya n'ont pas eu à agir de cette façon pour récupérer un terrain. Il y a des procédures et des lois que nul n'à le droit de transgresser », lance-t-il avec amertume. Dehors, les 300 travailleurs exigent la libération immédiate de leur directeur qui a été, d'après eux, « écroué pour avoir seulement défendu un patrimoine public ». La nouvelle de son incarcération a été aussi mal accueillie par les habitants d'Oued Fodda. Nous avons tenté à plusieurs reprises d'en savoir plus sur cette affaire auprès du chef de daïra, mais celui-ci était injoignable toute la journée.